Ubuntu renvoie Microsoft dans les cordes

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Microsoft négociera-t-il un accord avec Ubuntu ? Hors de question, répond
Mark Shuttleworth, le fondateur sud-africain de cette distribution Linux.

Faire taire la rumeur par blog interposé. C’est l’exercice auquel s’est livré Mark Shuttleworth, le PDG de la société sud-africaine Canonical, le 16 juin. Il rappelle que des spéculations ont lieu depuis plusieurs semaines sur un éventuel ralliement d’Ubuntu – l’une des principales distributions Linux – à Microsoft, sous la forme des accords précédemment conclus entre le groupe de Redmond et Linspire, Novell et Xandros.

« Je vous livre ici ma position. Je pense qu’elle est partagée par Canonical et le ‘Ubuntu Community Council’. [?] Nous avons refusé d’entrer en discussion avec Microsoft pour un éventuel accord tant que pèseront des menaces de violations de brevets non-spécifiés ». D’après lui, ces accusations n’ont « aucun poids » et « elles ne nous encouragent pas à travailler avec Microsoft sur toutes ces choses merveilleuses que nous pourrions faire ensemble ». Tout en saluant la nouvelle démarche de Microsoft en faveur de l’interopérabilité entre Linux et Windows, il ajoute que les promesses de « non-agression » de ce groupe à l’encontre de ses partenaires ne valent pas « le prix qu’elles coûtent ».

Par ailleurs, concernant les débats en cours sur les formats, il avoue  » n’avoir aucune confiance dans la capacité de la spécification OpenXML à ouvrir un marché dynamique, concurrentiel et sain », soit parce que ces spécifications ne sont pas « suffisamment performantes » ou alors parce que Microsoft « ne s’y tiendra pas lorsque cela ne l’arrangera pas ». Le format libre ODF (Open Document Format) offrirait, selon lui, une meilleure alternative, plus répandue.

Il se déclare néanmoins ouvert à une collaboration avec Microsoft « dans l’éventualité où ils chercheraient à mettre en place un engagement constructif avec la communauté du logiciel libre ».


Red Hat, pas intéressé non plus

Microsoft ne baisse pas pour autant la garde. Dans un entretien accordé à Infoworld, Tom Robertson, responsable interopérabilité et standard du groupe, s’est ainsi prononcé en faveur d’un partenariat avec Red Hat. Proposition immédiatement rejetée par ce dernier éditeur.

Enfin, à noter que la « résistance » s’organise du coté des acteurs de l’open source. Le 15 juin, 150 participants ont ainsi été conviés au siège social de Google en Californie pour discuter de l’avenir du mouvement, sous la houlette de Jim Zemlin, le directeur général de la Fondation Linux.