Un PC, pour quoi faire ?

Mobilité

Indispensable, l’ordinateur à la maison ? Pour 44 % des Français non équipés la réponse est non, selon un sondage pour le compte du ministère de l’Industrie. Outre le manque d’utilité, le prix est aussi un obstacle majeur à l’équipement. Malgré tout, le commerce en ligne a progressé en 2002.

Si la France a connu une belle progression en matière d’équipement informatique avec plus de 10 millions de foyers équipés d’un ordinateur (voir édition du 24 juin 2003), elle risque pourtant d’atteindre bientôt un seuil de saturation. C’est ce qu’on pourrait croire au vu des résultats d’un sondage CSA-Opinion réalisé pour le compte de Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’Industrie afin de « mieux comprendre les raisons du retard français en matière d’équipement en micro-ordinateurs ». Selon ce sondage réalisé en début d’année (du 21 au 28 février 2003) auprès d’un échantillon représentatif de 1 088 personnes âgées de 15 ans et plus, 44 % des personnes non équipés ne voient pas l’intérêt a utiliser un ordinateur.

Le manque d’utilité n’est pas le seul critère de non adhésion au monde informatique. Le prix, jugé trop élevé, constitue un obstacle majeur pour 37 % des sondés, essentiellement les jeunes et les foyers à bas revenus. Enfin, pour 12 % des non-équipés, l’utilisation d’un micro-ordinateur est considérée comme trop complexe, notamment à installer, à entretenir et même à acheter. Pour l’institut de sondage, des efforts de formation et d’éducation, notamment par le biais de l’école, paraissent donc indispensables pour favoriser l’adoption des nouvelles technologies au sein du foyer. Certes, mais cela ne règle pas le problème du tarif et de l’absence d’utilité.

Entre 5 et 6 millions de Français achètent en ligne

Ces résultats, qu’il faudrait comparer avec ceux de nos voisins européens avant de les juger alarmants, ne freinent visiblement pas la progression du commerce en ligne. Selon le quatrième « tableau de bord du commerce électronique » présenté par la Mission pour l’économie numérique du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, « l’utilisation de l’Internet, à domicile et sur le lieu de travail, a nettement progressé en France au cours de ces derniers mois ». Entre « 5 et 6 millions » de Français ont acheté en ligne pour un montant de 2,4 milliards d’euros en 2002. Et la forte augmentation des accès haut débit (la France serait 2e derrière l’Allemagne) devrait confirmer la tendance puisque « ce type de connexion est considéré par de nombreuses études comme un facteur d’intensification rapide des usages de l’internet ».

Cependant, si « la méfiance à l’égard du paiement en ligne baisse lentement » (23 % des internautes ? +4 points ? ne voient pas d’inconvénient à payer un achat en ligne), « le nombre d’acheteurs réguliers reste encore limité ». Sur les 20 % d’internautes qui ont acheté en ligne, seulement 4 % le font régulièrement et 16 % occasionnellement. Si la progression des achats de grande consommation en ligne serait de 65 % en un an, c’est surtout le secteur interprofessionnel qui tire le commerce électronique vers le haut. Les échanges de biens entre entreprises compteraient pour les trois quart de la valeur totale du commerce électronique. Soulignons que, dans la majorité des cas, les tarifs ne sont pas particulièrement plus attractifs en ligne que dans les réseaux de distribution classique. Cela ajouté à la crainte de ne pas être livré ou de voir son compte débité suite à un vol du numéro de carte bancaire et l’achat en ligne perd ainsi beaucoup de son intérêt.