Un premier internaute incarcéré pour piratage en salle

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Trois groupes de pirates français qui mettaient en ligne des films enregistrés en salle de cinéma ont été démantelés. Cela a abouti à la mise en détention d’un des membres de ces réseaux.

Coup de filet chez les pirates. L’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) annonce le démantèlement de trois groupes de pirates qui diffusaient des oeuvres cinématographiques sur des réseaux d’échanges peer-to-peer (P2P) après les avoir illégalement enregistrées lors de projections en salles. Plus de 200 titres, selon l’Alpa, auraient ainsi été mis en ligne de manière totalement illicite. Podium, Shrek 2, Double zéro, Spiderman 2« Quasiment tous les films récents étaient mis en ligne », déclare Frédéric Delacroix, le délégué général de l’association qui surveillait les agissements des malfaiteurs « depuis plusieurs mois ».

Cinq ans de prison

Ces trois groupes, baptisés Night, Projo et Ecran, ont été interpellés par la Direction interrégionale de la police judiciaire de Lille, les 16 et 17 septembre derniers sur la base des éléments communiqués par l’Alpa. Quatre personnes au total ont été interpellées pour le moment. L’instruction suit son cours.

Un des membres présumés appartenant à un réseau a été placé en détention provisoire. Pour la première fois en France, un internaute est emprisonné pour piratage audiovisuel en salle. Aucune motivation d’ordre économique n’a été signalée pour expliquer ses actes.

Au cours du procès, ces pirates risquent jusqu’à 300 000 euros d’amendes et trois ans d’emprisonnement, voire 500 000 euros et 5 ans de détention si la circonstance aggravante de bande organisée est retenue.

Bittorent et eDonkey constituaient les réseaux P2P de prédilection pour ces groupes de pirates. Avant que les fichiers ne se retrouvent sur les sites plus populaires comme Kazaa. Pour Frédéric Delacroix, les copies de DVD et l’enregistrement sauvage de films projetés en salle en vue d’une diffusion sur un réseau P2P constituent les principales sources de piratage de l’industrie cinématographique. « Plus que les fuites dans la chaîne de production, quasiment inexistantes en France », précise le représentant de l’Alpa.