Un salon ERP/ASP… sans ASP

Mobilité

Le salon ERP et ASP, qui se tiendra du 25 au 27 septembre au Cnit de La Défense, devrait se concentrer sur le thème de l’e-procurement, un nouveau marché pour les acteurs de l’ERP. Paradoxalement, l’ASP est le grand absent de ce salon qui lui est pourtant toujours dédié…

Alors que l’édition 2000 du salon ERP faisait une large place aux acteurs du monde de l’ASP (voir édition du 5 septembre 2000), l’édition 2002 nous renvoie l’image d’un secteur ASP en pleine crise. Un seul exposant, Proginov, sera présent sur la partie ASP du salon. Le groupe Solution, qui organise l’événement, en accueillait trente la première année, puis cinq l’an passé. Les acteurs ont eu beau déclarer qu’il fallait du temps pour que le concept de location en ligne puisse être accepté, les résultats sont toujours aussi décevants deux ans après. Car un salon reflète toujours la santé générale d’un secteur qu’il est censé couvrir. Et là, le constat semble lourd.

Non seulement le terme ASP n’a plus la côte, mais en plus il ne fait plus vendre. Et certaines sociétés vont jusqu’à dissimuler l’acronyme ASP. Ainsi Vivaction, marque de la société ITN, commercialise des services collaboratifs à destination des PME sans utiliser du tout le terme. « Le terme ASP fait encore peur aux entreprises, malgré tous les avantages liés à ce mode de commercialisation. Le terme revêt encore une connotation négative », expliquait à VNUnet David Chassan, responsable des NTIC au sein de Vivaction (voir édition du 19 mars 2002). Plus récemment, on note également le nouveau changement d’ASP-One, qui se positionne dorénavant sur les échanges électroniques professionnels comme le partage de données dans les relations inter-entreprises. L’ASP ne devenant qu’un simple moyen de commercialiser, au même titre que la vente de licences de ses produits. Sur sa non-présence sur le salon, la directrice marketing d’ASP-One explique que sa société s’éloignait des salons généralistes et a décidé de se concentrer sur les salons métiers plus proches de l’utilisateur final.

Vers des salons plus sectoriels

Les sociétés ont compris que pour vendre, il fallait d’abord avoir un produit avec une réelle valeur ajoutée. Ce qui signifie clairement que les éditeurs du monde de l’ASP seront davantage tentés de présenter leurs solutions sur des salons non plus généralistes, mais sectoriels (comptabilité, sécurité, DRH…). L’échec de ce salon ASP pourrait confirmer enfin que l’ASP doit s’enrichir de services à valeur ajoutée et qu’en aucun cas, il ne peut se suffire à lui-même. On risque donc de voir des offres ASP, certes en nombre réduit, sur des salons non plus dédiés à l’ASP, mais à des secteurs bien particuliers.

De ce fait le salon se recentre d’avantage sur le domaine de l’ERP avec en toile de fond l’e-procurement. Il s’agit aujourd’hui pour les entreprises de bien produire, mais aussi de bien acheter. Les exposants vont donc proposer leurs offres autour des logiciels de gestion d’achat, des places de marché et enfin des solutions de paiement, autrement dit les trois piliers de l’e-procurement.

Vers des applications d’ERP plus ouvertes « Les applications d’ERP, focalisées à l’origine sur la gestion des processus internes de l’entreprise, trouvent aujourd’hui une nouvelle valeur ajoutée dans leur capacité à gérer l’ensemble des processus de gestion entre l’entreprise, ses partenaires et ses clients. Les éditeurs d’ERP ont fait évoluer leur offre vers des suites e-business intégrées en les enrichissant de fonctionnalités complémentaires tels que la Business Intelligence, le Customer Relationship Management, le Supply Chain Management ou encore plus récemment, l’e-procurement, l’e-commerce, les e-marketplaces », déclarait IDC dans sa dernière étude sur l’ERP (voir édition du 12 juin 2002).

Au vu des offres présentes sur le salon, il semble que les acteurs souhaitent séduire les PME, à l’image de SAP ou de Microsoft qui, fort du rachat de Navision, cherche plus que jamais à s’inscrire sur ce marché.