Un « sous-investissement informatique » dans le secteur de la santé en France

Mobilité

Selon une étude IDC-Oracle, le volume global des dépenses est en hausse de 10,3% sur un an. Mais les engagements par établissement sont inégaux.

Selon une enquête menée par IDC et Oracle auprès des établissements de soins publics et privés, les dépenses informatiques du secteur de la santé vont augmenter de 10,3% en 2006 pour atteindre 1,3 milliard d’euros (contre 1,1 milliard d’euros en 2005).

Après avoir connu « la plus forte dynamique en 2005 » (+ 11,2%, à 247 millions d’euros), le marché du logiciel devrait bénéficier d’une croissance de 13,5% en 2006, à 281 millions d’euros). Un taux de croissance annuel moyen de 11,5% est par ailleurs prévu jusqu’en 2008 sur le marché des applicatifs, segment qui pèse actuellement 21% de la dépense IT des établissements de soins (contre 52% pour les services et 27% pour le matériel).

49% de la dépense informatique des établissements de soins vont au financement des charges liées à l’exploitation courante de l’environnement informatique en place, d’après IDC. 30% est affectée à la mise à jour des infrastructures existantes. Les 21% restants sont consacrés au financement de nouveaux projets.

Des évolutions réglementaires tirent la demande

Les évolutions réglementaires comme le dossier médical personnel (DMP), la tarification à l’activité (T2A) ou les plans Hôpital 2007 et Hôpital 2012 constitueront le principal levier de croissance des investissements informatiques des établissements de soins d’ici 2007. L’application de ces nouvelles dispositions nécessite en effet de nouveaux équipements, des logiciels et des services dans des domaines comme le stockage, les réseaux, la sécurité, l’informatique décisionnelle ou les logiciels de gestion des soins.

Des investissements contrariés par des problèmes budgétaires

« Le secteur de la santé est très certainement en mode de sous investissement informatique », regrette cependant Alain Petrissans, directeur des études chez IDC France. En 2005, la dépense informatique pesait 2,7% de la dépense globale des établissements de soins (contre 1,7% en 2004), dont 52% dans les services, 28% dans le matériel et 20% dans les logiciels.

La situation est également très contrastée d’un établissement à l’autre, et ce bien que les pressions réglementaires soient identiques pour tous les hôpitaux. Sur environ 3000 établissements, seuls 180 (soit 6% du total) disposent d’un budget informatique supérieur à 1 million d’euros et leurs investissements comptent pour 58% de tous les dépenses informatiques.