Une machine à voter Microsoft, Dell et Unisys

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Alors que la presse américaine se penche à son tour sur les fameux bulletins de vote litigieux de l’élection américaine, le groupe informatique Unisys annonce s’allier avec Microsoft et Dell pour développer une « machine à voter ». En France, le code électoral prévoit l’emploi d’un tel outil, le ministère de l’Intérieur indique d’ailleurs réfléchir à un cahier des charges.

CNN et des journaux de la presse écrite se sont à leur tour lancés dans le dépouillement des bulletins de vote de l’état de Floride. Alors que la confusion règne sur les systèmes de vote aux Etats-Unis, le moment est particulièrement propice aux annonces. Ainsi le groupe informatique Unisys déclare nouer un partenariat avec Microsoft et Dell pour « mettre sur le marché une solution capable de traiter l’ensemble du processus », ainsi que l’a déclaré Lawrence Weinbach dans des propos rapportés par le Wall Street Journal. Un communiqué est bien présent sur le site de la société, mais aucun détail sur la « machine à voter » n’a filtré et Microsoft comme Dell semblent traîner les pieds pour confirmer l’annonce. Microsoft collabore déjà avec elections.com, qui a notamment organisé un vote en ligne en Arizona et un test sur la mairie de Brest lors du référendum sur le quinquennat.

En France, « des machines à voter peuvent être utilisées dans les bureaux de vote des communes de plus de 3 500 habitants figurant sur une liste qui sera fixée par décret en Conseil d’Etat », ainsi que le précise l’article L57-1 du code électoral (disponible sur . Des machines peuvent donc servir à voter, le tout est de les mettre au point. Or on ne badine pas avec les élections. Au ministère de l’Intérieur, le bureau des élections, compétent pour les scrutins politiques, indique « réfléchir depuis plusieurs mois à une éventuelle introduction de machines à voter ». On apprend par la même occasion que des expériences tentées dans les années 70 s’étaient soldées par un échec « patent ».

Un vote par Internet serait antidémocratique

Les machines devront être totalement fiables « Nous avançons sur la définition d’un cahier des charges pour un système de vote par le biais d’un terminal électronique », explique-t-on au bureau des élections. Mais électronique ou pas, le vote aura toujours lieu dans un bureau du même nom : « Que les gens votent chez eux par Internet serait antidémocratique ». La première motivation du ministère est financière, chaque scrutin représente des sommes colossales. L’organisation serait aussi nettement allégée, « les bénévoles pour le dépouillement deviennent de plus en plus difficiles à trouver », assure-t-on au ministère. Enfin un système automatique donnerait des résultats fiables à 100 % disponibles dès la clôture du vote. Depuis 2 ans le laboratoire national d’essais teste des solutions. Le ministère suit de près ce qui existe déjà sur le marché. Il lui reste à définir un cahier des charges, examiner les offres qui devront passer par une procédure d’agrément. « Cela passera peut-être par une offre de marché public, » glisse-t-on au ministère. Quand peut-on espérer voir les première machines à voter en France ? « Les premiers tests pourraient avoir lieu sur les élections partielles début 2002. » A voté !