Universal Music commercialise sa musique au format MP3

Mobilité

Pendant 6 mois, la major va tester la commercialisation en ligne de titres
sans DRM. Sans la participation d’iTunes.

La fièvre des chansons vendues en ligne sans verrous numériques prend de l’ampleur. Universal Music Group (UMG), première major mondiale de l’industrie musicale, a annoncé, ce vendredi 10 août 2007, qu’il s’apprête à lancer une offre de musique sans DRM (digital right management ou gestion de droits numériques). Dans son communiqué, la filiale de Vivendi déclare que « des milliers d’albums et de chansons issues de son catalogue numérique » vont être proposés au format MP3 sans DRM pendant une période limitée. Des titres récents (dont ceux de Fall Out Boy, 50 Cent, Prince, Dr. Dre, Don Omar, Diana Krall…) et plus anciens (Stevie Wonder, Johnny Cash, Patsy Cline, Bing Crosby…), du jazz (Count Basie, Dizzy Gillespie?) et même du classique sont attendus.

L’opération devrait démarrer « dans la deuxième quinzaine d’août », précise le service de communication de la major, et durera jusqu’à janvier 2008. L’expérimentation vise à vérifier la pertinence économique et technique de libérer les fichiers musicaux de leurs verrous numériques. « Universal Music Group doit explorer de nouvelles façons d’étendre en ligne l’accès au travail de nos artistes tout en offrant aux consommateurs le plus grand choix d’accéder et de profiter de notre musique », justifie Doug Morris, PDG d’UMG dans le communiqué.

Google vendeur de musique?

Le MP3 est un standard de fait interopérable puisque supporté par l’intégralité des systèmes de lectures numériques, sur ordinateur comme sur un baladeur numérique. Y compris l’iPod d’Apple, le baladeur le plus vendu au monde. Pour autant, l’offre MP3 de UMG sera absente de l’iTunes Store, la plate-forme de diffusion du constructeur à la pomme. Les discussions tendues entre Apple et Vivendi, qui a refusé de renouveler son contrat annuel au profit d’une reconduction mensuelle des droits de distribution, étant peut-être à l’origine de cette absence. La direction de la communication de Vivendi France s’est refusée à tout commentaire renvoyant au siège new-yorkais.

Wal-Mart, Best Buy Digital Music Store, Rhapsody, Transworld, Passalong Networks, Amazon.com et Puretracks seront les distributeurs officiels de l’offre. Google est par ailleurs cité parmi les diffuseurs partenaires. Google serait-il sur le point de lancer une plate-forme de musique en ligne? Google France n’a pas été en mesure d’apporter d’explication à cette question. UMG ajoute cependant qu’il exploitera le programme de liens sponsorisés Google AdWords pour augmenter le trafic vers son offre sans DRM. « Les publicité de Google connecteront les utilisateurs directement au magasin en ligne Gbox.com », precise Universal. Des sites de labels musicaux et artistes (um41.com, evefans.com, www.common-music.com, ryan-adams.com, blaqkaudio.com, dianakrall.com, sectionquartet.com, as well as defjam.com, islandrecords.com, classicsandjazz.co.uk…) commercialiseront également les titres MP3 d’Universal Music.

Google vendeur de musique?

Les titres seront vendus aux tarifs de gros habituel, précise la major. Ce qui laisse entendre que les plates-formes de distribution seront libres de fixer leurs propres tarifs. Il restera à vérifier la pertinence tarifaire face à la concurrence des offres actuelles.

Cette initiative est un prolongement à grande échelle de l’expérimentation lancée en début d’année sur l’album de Jesse McCartney vendu sans DRM sur Yahoo Music ou encore les ouvrages de Superbus et d’Emilie Simon en France. Universal ne fait d’ailleurs qu’emboiter le pas d’EMI qui, depuis avril 2007, commercialise une version de son catalogue sans DRM.

Ces initiatives visent à contrer le piratage de musique sur Internet tout en cherchant un modèle économique fiable pour inverser ? ou arrêter ? la chute des revenus issus des supports physiques. Si Universal Music maintient son offre sans DRM en 2008, ajouté au catalogue d’EMI, la pression sera-t-elle sur le marché que les autres majors devraient les suivre dans la voie de la  » dédrmisation » de la musique.