Vaste opération contre un réseau de ‘warez’

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Les autorités américaines (FBI, douanes et divers départements du ministère de la Justice) ont mené mardi 11 décembre ce qu’elles présentent comme la plus vaste opération contre les réseaux de pirates de logiciels sur Internet. Des perquisitions ont été menées dans de grandes universités, des entreprises et chez des particuliers, aux Etats-Unis mais également en Australie, en Angleterre, en Finlande et en Norvège.

C’est une très bonne publicité pour les autorités américaines, qui ne cachent pas leur satisfaction au lendemain d’une opération de lutte contre le piratage présentée comme sans précédent. Ce mardi 11 décembre, le FBI – mais également les douanes et différentes agences du ministère américain de la Défense – ont effectué une série de perquisitions dans vingt-sept villes américaines, relayés par leurs collègues australiens, anglais, finlandais et norvégiens. Au total, plus d’une centaine de lieux auraient été visités par les enquêteurs, parmi lesquels de grandes universités américaines (le MIT, l’UCLA ou encore la Duke University), des entreprises et des domiciles de particuliers. Principale cible des opérations : le réseau de pirates connu sous le nom de DrinkOrDie (Dod), qui diffusait des logiciels piratés ou « warez » (son site www.drinkordie.com est d’ailleurs en berne depuis). L’organisation aurait été fondée en 1993 en Russie, elle s’était en particulier fait connaître par la distribution d’une version piratée de Windows 95, près de deux semaines avant sa sortie officielle. Sur les serveurs et les ordinateurs saisis, les autorités ont découvert les versions pirates de la majorité des logiciels du marché, mais également les copies de films récents (tel Harry Potter) ou encore des codes de jeux pour consoles vidéo.

Parmi les membres du groupe, on compterait des employés d’éditeurs de logiciels qui dérobaient les programmes pour les distribuer ensuite. Le réseau se chargeait d’en contourner les protections puis de mettre à disposition sur Internet les versions pirates sous forme compressée. Il semble que la principale motivation des intéressés se situait dans le principe d’une distribution gratuite et non dans le profit qu’ils auraient pu en tirer. Au total, une dizaine de personnes auraient été arrêtées en dehors des Etats-Unis, notamment à Londres, mais les autorités américaines ont indiqué qu’elles étudiaient les possibilités d’inculpation des suspects, sans plus de précisions. Certaines enquêtes étaient en cours depuis plusieurs mois, la plus longue d’entre elles, baptisée « Bandwidth » (« bande passante ») a conduit à la délivrance de trente mandats aux Etats-Unis et au Canada. Elle impliquait notamment le FBI et s’est appuyée sur la mise en place d’un faux site pirate pour piéger les contrevenants. Il existerait près de 1 500 groupes de pirates informatiques dont une dizaine comparable à DrinkOrDie.