Vélopartage : la Ville de Paris songe à mettre le braquet réglementaire

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La Mairie de Paris envisage d’activer des leviers « juridiques et réglementaires » pour encadrer l’arrivée des services de vélopartage en free-floating (sans stations).

Et si on favorisait l’autorégulation du secteur par l’adoption d’un code de bonne conduite ?

Les recommandations émises par Gobee.bike vont dans ce sens.

L’entreprise venue de Hong Kong – et qui compte dans son équipe fondatrice le Français Raphaël Cohen – s’exprime au lendemain d’une réunion à laquelle la Mairie de Paris avait convié les opérateurs de vélos en libre service déjà présents dans la capitale ou intéressés pour s’y installer.

Gobee.bike entre dans la première catégorie. Son service est ouvert à Paris depuis début octobre, sur le principe du free-floating : pas de points d’attache pour les vélos, dotés d’une puce GPS qui permet de les géolocaliser via une application mobile également utilisée pour les déverrouiller.

Ce mode de fonctionnement sans mobilier de stationnement (au contraire de Vélib’, dont le consortium Smoovengo doit reprendre l’exploitation aux dépens de JCDecaux) fait craindre à la Mairie « un envahissement des trottoirs comme cela a pu être constaté dans d’autres villes en Europe ou en Asie ».

Adjoint à la maire de Paris chargé des transports, de la voirie, des déplacements et de l’espace public, Christophe Najdovski redoute en l’occurrence que le modèle économique des acteurs du free-floating ne prévoie ni maintenance, ni régulation des flottes de vélos ; engendrant, pour la collectivité, une lutte contre le stationnement gênant, voire l’accumulation d’épaves.

Dans ce contexte, la Ville a signalé son intention d’utiliser « des moyens juridiques et réglementaires », parmi lesquels l’éventuelle mise en place d’une redevance pour occupation commerciale de l’espace public et l’instauration d’une licence d’exploitation (le gouvernement sera sollicité sur ce point, en prévision de la future loi d’orientation sur les mobilités).

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Des vélos par milliers

La mise en place d’un socle de bonnes pratiques n’est pas non plus exclue. Gobee.bike – également présent à Lille et à Reims – s’y montre bien plus favorable et soumet des propositions autour de quatre axes.

En premier lieu, la mise à disposition des vélos : par 7 maximum, en état de marche avec contrôle préalable, tout en évitant les zones gênantes, interdites et dangereuses.

Sur le volet sécurité, Gobee.bike recommande, entre autres, de fixer un délai de 72 heures pour retirer de la voie publique des vélos non fonctionnels et de faire réaliser leur maintenance par des équipes locales « non soumises à des contrats précaires ».

Les applications mobiles des différents opérateurs constitueront le principal vecteur de sensibilisation des utilisateurs. Quant à l’offre commerciale, elle ne s’inscrira pas dans une démarche de « guerre de prix ».

Dans la pratique, on constate un certain décalage chez Gobee.bike, qui propose actuellement, pour une « durée limitée », les 90 premières minutes de trajet à 50 centimes, alors que le tarif pratiqué de manière générale dans le secteur est de 50 centimes par tranche de 30 minutes entamée.

C’est le cas chez oBike, arrivé la semaine dernière à Paris avec 500 vélos.

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Une question d’algorithmes ?

La start-up venue de Singapour se dit « très [vigilante] au stationnement [des] vélos dans les emplacements municipaux réservés à cet effet » et prête à intervenir « rapidement pour toute anomalie ».

L’un des représentants de la branche française avait reconnu, le mois dernier à l’occasion du salon des « nouvelles mobilités » Autonomy 2017, que la France présentait des « différences culturelles » par rapport aux pays asiatiques. Il avait toutefois voulu croire que la géolocalisation des vélos limiterait les actes de vandalisme.

oBike mène un effort de communication auprès du public, tout particulièrement sur la question du stationnement, en indiquant clairement de ne pas garer le vélos dans les propriétés privées, au sein des pelouses et jardins, au niveau des entrées de boutiques et sur les trottoirs étroits.

Né cette année à Oxford (Royaume-Uni) sous l’impulsion des Français Clara Vaisse et Paul-Adrien Cormerais, Pony Bikes aborde la problématique sous le prisme de l’intelligence artificielle. Ou comment optimiser, grâce à un algorithme, la répartition des vélos sur les territoires couverts par le service.

Pour le moment, Pony Bikes n’est présent qu’à Angers. Le coup d’envoi a été donné en octobre à l’occasion du World Electronics Forum, avec 200 vélos (il est question d’en avoir un millier en janvier 2018).

Photo d’illustration : Pony Bikes


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