Vente de musique sans DRM : iTunes Europe sous pression

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UFC-Que Choisir et d’autres organisations de défense des consommateurs en Europe ont rencontré une délégation d’Apple sur ce dossier qui avance lentement.

Verra-t-on un jour un véritable essor du marché de la musique numérique sans DRM ? Malgré l’appel de Steve Jobs qui avait demandé en février 2007 aux majors d’abandonner leur politique de protection anti-copie sur les fichiers numériques, UFC-Que Choisir s’est associée à plusieurs organisations de défense des consommateurs européennes (situées en Norvège, Finlande ou Allemagne) pour rencontrer la semaine dernière à Berlin une délégation de cinq représentants d’iTunes Europe.

« En fait, c’est la troisième fois que nous nous rencontrons (…)C’est l’ombudsman norvégien [équivalent de la DGCCRF en France] qui est à l’origine de cette dernière réunion », précise Edouard Barreiro, chargé de mission TIC pour le compte d’UFC-Que Choisir, contacté par Vnunet.fr.

A l’origine, ces organisations de défense des consommateurs européennes avaient initié chacun de leur côté des actions en justice contre iTunes pour divers motifs comme la présence de clauses présumées abusives d’utilisation. Puis, elles se sont toutes retrouvées autour d’un combat à mener en commun : libérer les fichiers des DRM afin de favoriser l’interopérablité entre les différentes plates-formes de téléchargements et les différents modèles de lecteurs de musique numérique.

A quand l’interopérabilité totale ?

Les travaux dans ce sens avancent lentement. Aux Etats-Unis, si Amazon.com a le droit de proposer en téléchargement un catalogue dense de fichiers sans DRM émanant des majors (via Amazon MP3), iTunes, leader sur le marché de la musique numérique avec le baladeur iPod (et maintenant l’iPhone), n’a pas obtenu ce privilège. Certes, le service de musique d’Apple avait ouvert la voie avec l’accord signé avec EMI mais aucun accord n’a encore été conclu avec les trois autres majors (Universal, Warner et Sony BMG).

En Europe, on observe la même lenteur. D’où la volonté du collectif d’organisations pro-consommateurs de donner un coup de pied dans la fourmillière. Il demande à iTunes d’intensifier les discussions avec les majors pour favoriser une « interopérabilité totale ».

Mais les représentants européens du service de musique assurent que ce sont les maisons de disques qui bloquent la libéralisation. Du coup, UFC-Que Choisir et ses alliés se déclarent également prêtes à rencontrer les majors pour avoir une idée plus claire de la situation. En attendant, elles devraient faire un point avec iTunes d’ici six mois.


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