Vente de livres sur le Net : la marge de manoeuvre d’Amazon est rétrécie

Marketing
vente-livres-internet-proposition-loi-amazon

Les députés ont adopté une proposition de loi qui interdit aux libraires en ligne comme Amazon ou Fnac d’offrir à la fois la livraison gratuite et la remise de 5 % prévue par la loi Lang sur le prix unique du livre.

Au nom de la défense du réseau français de libraires en France, la marge de manoeuvre d’Amazon est rétrécie pour tenter de ré-équilibrer le marché de la vente de livres.

Le 4 octobre, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi poussée par Christian Kert, député UMP des Bouches-du-Rhône, qui a fait l’unanimité.

Et, fait rare en raison de la bataille politique gauche – droite, le texte a reçu l’appui de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Les sites de commerce électronique comme Amazon.fr (mais aussi Fnac.com) ne pourront plus offrir à leurs clients à la fois la livraison gratuite et la remise de 5 % prévue par la loi Lang sur le prix unique du livre.

Une mesure censée rassurer les 3500 librairies traditionnelles mais elle se fera au détriment des cyber-consommateurs qui ne pourront plus profiter du double avantage tarifaire.

Il faudra que ce dispositif gravé dans cette proposition de loi soit validé par le Sénat d’ici la fin de l’année.

Selon un rapport de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le marché de la vente en ligne de livres imprimés est passée de 3,2% en 2003 à 13,1% en 2011 en France.

Et le groupe Internet de Jeff Bezos est le leader du marché. « Amazon détient 70 % des parts du marché de la vente en ligne de livres imprimés », considère Christian Kert, rapporteur de la loi devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale.

Du côté d’Amazon, on se montre déçu par ces nouvelles mesures jugées discriminatoires.

« Toute mesure visant à augmenter le prix du livre sur Internet pénaliserait d’abord le pouvoir d’achat culturel des Français et créerait une discrimination pour le cyber-consommateur », a déclaré le groupe.

« Cette mesure risque également de pas être neutre sur la diversité culturelle : son impact sera le plus important à la fois sur le fond de catalogue et pour les petits éditeurs, pour qui internet peut représenter une large part de leur activité. »

Dans Le Figaro, Romain Voog, président d’Amazon France, considère que son groupe « réalise 70 % des ventes sur des livres de fond de catalogue qui ont plus d’un an ».

« Tandis que les libraires se concentrent sur les nouveautés et ne peuvent pas servir les clients qui demandent des ouvrages plus anciens, car ils ne les conservent pas en stock », poursuit-il. « Nous sommes donc parfaitement complémentaires. »

Chapitre a trouvé un plan B moins impactant d’un point de vue social
Après avoir annoncé un vaste plan de restructuration au printemps, le réseau de librairies Chapitre (propriété d’Actissia, qui possède parallèlement France Loisirs et le Grand Livre du Mois) revient sur cette perspective pour proposer une alternative moins dramatique d’un point de vue social. Au départ, la fermeture ou la cession de 12 librairies sur un total de 57 était prévue (avec la suppression de 270 postes sur 1200 à la clé). Finalement, c’est un système de mise en vente de chaque librairie qui sera mis en place. Le réseau va se « désintégrer » en fédération de librairies indépendantes. Chapitre espère boucler ce processus d’ici l’été prochain, selon Les Echos. Mais il reste des problèmes de financement pour ce plan B et le sort des salariés du siège de la société (100 personnes) demeure incertain. Rappelons que Chapitre.com avait été créé en 1997 par le Net-entrepreneur Juan Pirlot de Corbion (450 000 références de livres neufs français, un million de livres neufs en langues étrangères, 3 millionsde livres d’occasion, 400 000 revues épuisées…).

 

Quiz : Que savez-vous de l’évasion fiscale des géants de l’Internet ?

Credit photo : Shutterstock.com –  Copyright : Stuart Miles

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur