Vers des portables à 1 000 dollars

Mobilité

Le prix des ordinateurs portables en entrée de gamme se rapproche désormais des 1 000 dollars symboliques aux Etats-Unis. Une tendance amorcée par les principaux constructeurs qui vise certainement à séduire de nouveaux utilisateurs, professionnels et particuliers. Lesquels sont peut-être plus enclins à se tourner vers les PDA toujours plus perfectionnés et beaucoup plus petits.

Un Inspiron 3800 à 999 dollars – moins de 7 300 francs ! C’est ce qu’affiche Dell sur son site américain. En réalité, la configuration minimale commence à 1 079 dollars pour un Celeron 600 MHz équipé de 128 Mo de Ram (au prix de 64 Mo) avec 5 Go de disque dur et un écran LCD SVGA TFT 12,1 pouces que complètent un lecteur CD-Rom et un modem V90 interne. Si les tarifs français (hors taxes) s’approchent des prix américains, ils en sont encore loin. Dell France propose une configuration quasi équivalente (disque dur de 10 Go au lieu de 5, DVD-Rom…) pour 8 353 francs (environ 10 000 francs TTC). Mais l’Europe devrait bénéficier dans les prochaines semaines de ces baisses de prix. « Nous allons annoncer un Inspiron 2500 à matrice active (contre matrice passive actuellement) à moins de 8 000 francs HT, soit moins de 10 000 francs TTC », déclare Loïc Martinelli, directeur marketing chez Dell France. Il ne s’agit donc pas d’un ordinateur portable dernier cri. Mais la tendance à tirer les prix sous la barre symbolique des 1 000 dollars (autour des 7 000 francs HT) est bel et bien amorcée.

Pour preuve, Compaq propose un Presario 1200 Series à 999 dollars pour une configuration à peu près similaire à celle proposée par Dell. Même chose pour le Pavilion N5210 de Hewlett-Packard proposé, lui aussi, sur une base de 999 dollars. Toshiba propose, de son côté, un Satellite 1735 à 1 099 dollars pour une configuration similaire aux précédentes. Inutile de faire le tour de tous les constructeurs pour constater que les portables à 1 000 dollars débarquent. « Les portables à 1 000 dollars ont bénéficié des baisses de prix des composants et d’une rationalisation de la fabrication », explique Loïc Martinelli.

« Le marché du portable a beaucoup plus d’avenir que celui de l’ordinateur de bureau… »

Certes, ces prix sont réservés aux configurations de base. Dès qu’on élève un peu la qualité de la configuration, on dépasse vite les 1 500 dollars, voire les 2000. Le Dell Inspiron 2100 commence à 1 800 dollars pour un Pentium III SpeedStep 700 MHz, carte réseau Ethernet 10/100, une carte vidéo ATI Rage Mobility avec 4 Mo de Ram, 256 Mo de mémoire vive, etc. Le portable reste donc un produit de luxe, encore réservé aux professionnels plus qu’au grand public. Cette nouvelle baisse des prix pourrait donc directement s’adresser aux utilisateurs susceptibles d’exploiter leur portables à des fins personnelles plus que professionnelles, tout en continuant à séduire les entreprises. Car paradoxalement, si pour nombre d’usagers en entreprise, l’ordinateur qu’on trimbale partout (y compris à la maison) est indispensable, celui-ci ne requiert pas nécessairement autant de puissance que cherchent à nous en vendre les constructeurs. Et un Celeron 700 MHz pour ouvrir Word ou Excel est largement suffisant (y compris pour regarder des DVD). Mais, plus crédible, le portable devrait bientôt pleinement bénéficier des technologies sans fil. « Le marché du portable a beaucoup plus d’avenir que celui de l’ordinateur de bureau car nous croyons dans le développement du matériel nomade », analyse le responsable de chez Dell. Les constructeurs espèrent donc, à travers cette nouvelle stratégie commerciale, conquérir leur public habituel (les entreprises) tout en l’élargissant aux utilisateurs qui hésiteraient, pour le même prix, entre un PC de bureau performant mais encombrant et un ordinateur portable suffisamment performant mais moins sédentaire. D’autant que « les écarts de prix entre les portables et les desktops se réduisent toujours plus », constate Loïc Martinelli. Les prochains moins confirmeront, ou non, la tendance.