Vers un Napster payant ?

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Contre toute attente, un des plus ardents adversaires de Napster vient de signer un accord avec lui. L’Allemand Bertelsmann envisage en effet un système de distribution musicale en ligne payant, mais basé sur Napster.

Coup de tonnerre ! L’Allemand Bertelsmann, une des cinq Majors du disque en plein procès contre Napster (voir édition du 3 octobre 2000), vient d’annoncer un accord avec l’inventeur du partage des fichiers MP3 via Internet. Selon les termes de l’accord, le géant allemand des médias retire sa plainte contre Napster en échange de la prochaine mise au point d’un nouveau service payant de téléchargement de chansons, au travers de Napster. Modèle économique retenu : un abonnement, mais dont on ne connaît pas la forme (hebdomadaire, mensuel ?). Avec un tel système, Bertelsmann considère que le problème principal de Napster, à savoir la copie illicite sans respect des droits des auteurs et des éditeurs, serait résolu. Autre contrepartie, Bertelsmann prend une part minoritaire du capital de Napster. De là à penser que le ver est dans le fruit, il n’y a qu’un pas. « Ce n’est pas la technologie qui intéresse les labels », a notamment indiqué un analyste de Jupiter Media Metrix à nos confrères de Cnet, « mais plutôt la marque Napster et sa considérable base d’utilisateurs. » Pas de doute, le modèle Napster fait peur mais fait aussi des envieux…

Pour l’instant, l’accord ne concerne évidemment que les titres des artistes présents dans le catalogue de Bertelsmann, parmi lesquels Santana, Christina Aguilera ou Whitney Houston. Mais le PDG de Bertelsmann ne compte pas rester seul avec Naspter. « Nous invitons les autres sociétés d’édition, les artistes et les autres membres de l’industrie à participer au développement d’un service sécurisé basé sur l’abonnement, » a notamment déclaré Thomas Middelhoff. Il ne lui reste plus qu’à convaincre ses collègues d’Universal, Warner, Sony Music et EMI.

Ce n’est pas la première fois que l’approche économique de l’abonnement est envisagée (voir édition du 13 octobre 2000). Universal aurait même commencé à s’y frotter (voir édition du 24 octobre 2000). N’empêche, les solutions de partage de fichiers entre particuliers (on parle de peer-to-peer) sont pléthore. Et les usagers habitués au gratuit pourraient très bien changer leurs habitudes pour protéger leur porte-monnaie.