Vers un ordinateur plus humain ?

Mobilité

Pour améliorer notre rapport à la machine, une équipe de chercheurs universitaires américains travaille à remplacer le clavier et la souris par un système de commandes par la voix, le toucher et le regard. Chez vous dans 5 ans ?

Clavier, souris. Malgré les progrès réalisés au cours des dernières années sur l’ergonomie de ces périphériques, les moyens d’utiliser un ordinateur restent assez peu naturels. En tous cas, ils sont très éloignés de notre façon d’agir entre êtres humains. C’est pourquoi des chercheurs de l’université américaine Rutgers, située dans l’état du New-Jersey, se sont attelés à la tâche. « Notre motivation était d’essayer d’interagir avec l’ordinateur de la même façon que les gens interagissent entre eux », explique Edward Devinney, un des directeurs de recherche de l’université, dans des propos rapportés par le site américain Nandotimes.com.

Le but est de combiner la parole, la vue et le toucher. Leur méthode repose donc sur un système de reconnaissance vocale, un gant de réalité virtuelle et un détecteur de regard. Imaginez : pour déplacer une icône, plus question de cliquer avec la souris. Avec le système STIMULATE (pour Speech, Text, Image and Multimedia Advanced Technology Effort), il suffit de regarder l’icône, de serrer un peu les doigts de la main ayant enfilé le gant et de bouger légèrement le bras. Pour changer son nom ? Dites-le, tout simplement.

« On ne peut pas dire que le système soit capable de lire les signes du langage corporel », indique Edward Devinney, « mais il s’en rapproche. On ne bouge pas un curseur quand on veut communiquer avec d’autres humains. On parle, on se regarde dans les yeux et parfois, on va même jusqu’à se toucher. Et c’est comme ça que l’on devrait pouvoir travailler avec nos ordinateurs », continue-t-il.

Les systèmes utilisés par l’équipe universitaire ne sont pas nouveaux, même si le gant mis au point par l’Université Rutgers est un peu plus sophistiqué que ceux que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce. En effet, outre la détection du mouvement des doigts, le gant est doté d’un système à retour de force, capable de donner la sensation à celui qui le porte qu’il tient quelque chose en main. C’est la première fois que ces deux systèmes sont réunis. Le système de détection de la direction du regard a certainement été le plus ardu à mettre au point. Pas plus gros qu’une webcam, il est constitué de deux faisceaux infrarouges. L’un vise le centre de la pupille et l’autre rebondit sur la courbure du globe oculaire. C’est l’angle entre ces deux rayons qui indique à l’ordinateur où l’utilisateur pose son regard. Le tout est complété par un dispositif à ultra-sons qui calcule la distance qui sépare l’utilisateur de l’écran. A l’écran, un petit rond indique l’endroit regardé. Une commande vocale, par exemple, s’appliquera à l’objet fixé. De quoi faire rêver plus d’un fan de jeux de stratégie… Il suffirait de fixer les troupes ennemies et de crier « A l’attaque ! » pour déclencher ses troupes. Pas avant quelques années malheureusement.

Pour en savoir plus :

* Une photo illustrant le projet

* Quelques photos et graphiques explicatifs (en anglais)

* Le site de l’Université de Rutgers (en anglais)