Vers une baisse des communications locales ?

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L’ouverture des communications locales à la concurrence, effective depuis le 9 janvier, permet désormais de choisir son opérateur pour les appels locaux. Mais la multitude des opérateurs, et donc des offres, ne permet pas de distinguer facilement quelle est la meilleure offre. Plus de concurrence, certes, mais y a-t-il réelle baisse des prix ?

Depuis le 9 janvier 2002, le monopole de France Télécom sur les communications locales a cessé. Après l’ouverture à la concurrence des communications nationales et internationales le 1er janvier 1998, le marché des appels locaux est désormais accessible aux opérateurs alternatifs. Une manne pour ces derniers, d’autant que les appels locaux représentent les deux tiers du total des appels. Pour autant, si le 9 janvier marquera la date de l’ouverture à la concurrence sur les communications locales, dans les faits beaucoup d’opérateurs proposaient déjà des offres à certains de leurs clients. Ainsi, depuis mai 2001, 30 % des clients de Cegetel ne payaient plus leurs communications locales à l’opérateur historique. Cegetel avait en effet déjà ouvert une brèche dans ce monopole en proposant une offre avec un préfixe à composer avant le numéro de son correspondant. L’accès n’était toutefois pas simplifié puisqu’il fallait composer un numéro à quatre chiffres (3695). D’autres opérateurs en revanche disposaient des boîtiers chez l’abonné afin de router leur appels vers leur réseau. Une solution qui permettait certes d’avoir plus de choix dans les opérateurs, mais qui n’était forcément d’un réel intérêt économique. « Plus de la moitié des offres sur les appels locaux étaient en définitive défavorables à l’entreprise cliente. Le procédé qu’employait alors les opérateurs alternatifs revenait en définitive assez cher », explique Christian Cor, directeur associé de Consotel, une société de conseil en télécommunications. Et d’ajouter que le dégroupage permettra ainsi une mise en oeuvre plus simple. « Les prix vont baisser, car les structures de coût seront moins importantes pour l’opérateur, explique-t-il.

Des prix déjà bas

Et dans les faits, c’est effectivement ce vers quoi tendent les opérateurs. Toutefois, pas question de s’imaginer une véritable guerre des prix entre opérateurs. Pour Hervé Andrieu, directeur des opérations chez Comparatel, la baisse sera minime. « On n’assistera pas à une réelle baisse, telle que l’on a pu en connaître avec l’ouverture à la concurrence des communications nationales ou internationales. Tout d’abord parce que le coût d’achat sur les appels locaux ne permet pas de faire des marges aussi importantes que sur les appels longues distances, mais aussi parce qu’on atteint déjà des prix très bas. Reste bien sûr le gratuit comme il est pratiqué dans certains endroits des Etats-Unis. » Une solution qui n’est pas enviable, estime la société de conseil Consotel. « Un service ne peut être gratuit. Si l’opérateur se tourne vers ce type de solutions, il devra se rattraper ailleurs en facturant des services plus chers », explique Christian Cor.

Reste que la baisse n’est pas aussi automatique que les opérateurs veulent bien le dire. La diversité des offres, dont certaines font la différence entre heures pleines et heures creuses, un crédit temps différent d’un opérateur à l’autre, rendent les offres bien opaques. Ainsi, au vu des premières offres, l’opérateur historique reste toujours le moins cher pour des appels d’une minute.

Si le marché des appels locaux voit l’arrivée d’un grand nombre d’opérateurs, l’usager ne va pas en réalité jongler d’un opérateur à un autre. Dans les faits, juge Hervé Andrieu, l’usager ne va avoir qu’un seul opérateur. « A lui de regarder de temps en temps le marché. Mais, même s’il ne réalise pas toujours des appels au meilleur prix, il notera tout de même une baisse de sa facture téléphonique », explique-t-il.