Vers une fusion du Bios et du système d’exploitation ?

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Un récent partenariat passé entre Phoenix Technologies et Microsoft laisse entendre une fusion du Bios du premier avec les OS du second, pour une meilleure sécurisation des ordinateurs.

Phoenix Technologies, éditeur de programmes de configuration matérielle, et Microsoft ont passé un accord de partenariat « pour simplifier radicalement l’usage du PC et des périphériques numériques », selon un communiqué de l’entreprise daté du 30 septembre 2003. « Ce partenariat va se traduire par des innovations sur des produits et enrichir les fonctionnalités au coeur des périphériques. » Concrètement, Phoenix va développer un nouveau Bios (Basic Input Output System) – le programme de bas niveau qui configure les éléments de la carte mère au démarrage du PC – lequel offrira une plus grande interaction avec le système d’exploitation, Windows en l’occurrence.

Ce futur Bios, baptisé Core System Software (CSS), renforcera « la fiabilité, la rentabilité, le contrôle et la sécurité » du système sous Windows 32 bits comme 64 bits. Associé au système d’exploitation, le CSS facilitera nombre d’utilisations comme la prise de contrôle et la configuration à distance de la plate-forme dans un environnement sécurisé, que ce soit pour des machines de bureau, des serveurs (notamment des serveurs lames) ou des périphériques intégrés industriellement (cartes d’extension, lecteurs numériques, etc.). « C’est un tournant pour l’industrie qui va permettre rapidement de supporter et gérer plus facilement les serveurs, périphériques mobiles et machines de bureau. » Tom Phillips, le directeur général des produits matériels de Microsoft, ne s’y trompe pas : « Effectivement, Phoenix est en train de créer une nouvelle catégorie d’applications système. » Sécurité et gestion de droits numériques

Une nouvelle génération d’applications système qui pose un certain nombre de questions. Notamment concernant la politique de Microsoft vis-à-vis de la sécurité et, surtout, de la gestion des droits numériques (DRM). La prochaine version d’Office (qui devrait s’intituler Office System) permettra à l’utilisateur de protéger numériquement les documents ainsi créés. L’implémentation des DRM au niveau matériel permettra-t-elle encore une liberté de choix des applications malgré la standardisation des formats ? Sera-t-il possible d’installer autre chose que des produits Microsoft (ou certifiés comme tels) sur ces futurs PC « CSS » ? L’idée pourrait sembler incongrue si l’architecte de Windows ne réfléchissait à une politique globale de sécurité qui viendrait protéger non plus les applications mais l’ensemble du PC (voir édition du 6 octobre 2003).

Une vision qui pourrait refléter la stratégie Next Generation Secure Computing Base (NGSCB, anciennement Palladium) où la sécurité de l’ordinateur passe par un rapport étroit entre les fonctions matérielles et logicielles du système (voir édition du 9 mai 2003). Si les détails restent encore flous, NGSCB (attendu avec la prochaine version de Windows pour 2005), fonctionnera sur le principe d’identification et d’authentification des applications avant d’autoriser leur exécution. Précédemment, Phoenix avait passé un accord pour intégrer dans ses Bios la technologie DRM d’Orbid, une société spécialisée dans la protection de contenus numériques. Aujourd’hui, Phoenix se dirige vers une symbiose du Bios et de l’OS. Dans cette configuration, quelle liberté de manoeuvre sera laissée à l’utilisateur ?