VIA Technologies se met au vert

Mobilité

Fort de ses processeurs à basse consommation, VIA Technologie poursuit ses
développements sur les marchés de la mobilité.

« Cela fait plusieurs années que VIA Technologies concentre ses efforts sur la basse consommation. » De passage à Paris, Richard Brown, vice-président marketing, est venu exposer mardi 20 février la nouvelle stratégie de développement mondial du constructeur taïwanais. Laquelle passe désormais par une « informatique écologique » (green computing).

La problématique de la consommation énergétique et des rejets de dioxyde de carbone sont aujourd’hui des sujets majeurs (plus ou moins) pris en compte par les constructeurs informatiques. Et VIA compte bien surfer sur la vague verte pour mettre en avant ses produits à faible consommation sur les architectures x86. Le dernier en date, le processeur C7-D, et sa déclinaison mobile C7-M, qui, à 2 GHz, limite sa consommation à 20 Watts là où Intel et AMD avoisinent les 65 W. Certes, les processeurs VIA ne sont pas réputés pour leur puissance de traitement (notamment pour les jeux 3D) mais « ils répondent parfaitement à la majorité des usages », rappelle Richard Brown. Le dirigeant ajoute en aparté que VIA abordera les architectures double coeur début 2008.

Fort de cette maîtrise énergétique, VIA lance donc le programme « PC propre » (clean computing). Il s’engage notamment à produire des composants à émission réduite de dioxyde de carbone (CO2) et respectueux (dans la mesure du possible) de l’environnement, et travaille avec des ONG (notamment ClimatePartner) pour compenser ces émissions polluantes par des actions de développement d’énergies renouvelables. Le constructeur basé à Taïpei participe ainsi à la mise en place de fours solaires en Afrique ou encore d’un centre informatique alimenté à l’énergie solaire à Samoa dans le Pacifique.

Le marché se dirige vers le « PC Phone »

Le Green Computing est l’un des trois marchés sur lequel VIA entend poursuivre ses déploiements. La convergence mobile et la réduction de la fracture numérique (digital inclusion) à l’échelle mondiale constituent les deux autres marchés porteurs pour le Taïwanais. La mobilité passe notamment par la réduction des composants. Après les formats Micro ATX (228×190 mm), Mini ATX (170×170), VIA investit le Pico ATX : une carte mère de 120×120 destinée aux solutions embarquées et terminaux mobiles, et alimentée par les composants maison (processeurs, chipset, carte mère…). « Nous cherchons à créer des plates-formes complètes », justifie Richard Brown pour qui le marché se dirige vers le « PC téléphone » (PC Phone).

En matière d’offres, on retrouve les produits VIA chez Medion ou Everex (à travers des PC portables commercialisés moins de 500 dollars), OQO (un vrai PC sous Vista de la taille d’un PDA) et dans nombre de solutions UMPC (nouvelle génération de Tablet PC lancée en mars 2006) et de produits électroniques grand public. Des produits essentiellement disponibles sur les marchés asiatique et américain, pour l’heure. Mais selon le porte-parole de la société, « VIA est bien placé sur le marché du périphérique ultra mobile [ultra mobile device] «  et devrait annoncer de nouvelles initiatives dans le courant du second semestre 2007.

Enfin, VIA s’investit sur les pays émergents. Un marché énorme composé de 5 milliards de clients potentiels, selon le constructeur, mais qui manque cruellement de moyens financiers et techniques. La conquête de ce marché passe par l’initiative PC-1 : une plate-forme complète (carte mère, chipset, processeurs…) éventuellement montée sur place et opérée sous système Linux pour client léger qui vient puiser ses ressources en se raccordant au réseau selon l’architecture SAAS (« software as a service »). Toujours en mettant en avant la faible consommation énergétique du poste informatique ainsi créée.

VIA réussira-t-il là où AMD a baissé les bras (en abandonnant le développement du Personal Internet Communicator) et où vient s’installer le projet OLPC, le PC à 100 dollars cher à Nicholas Negroponte, directeur du Laboratoire des médias du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ?