VIA va commercialiser ses propres cartes mères

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Les récentes échauffourées entre Intel et VIA Technologies n’ont en rien freiné les ambitions de ce dernier. Au contraire, VIA annonce aujourd’hui son engagement dans la conception et la commercialisation de cartes mères sous sa propre marque. D’autres produits devraient suivre comme les webpads et les set-top boxes.

VIA Technologies annonce VPSD. Non, il ne s’agit pas d’un nouveau chipset ou d’un processeur mais de la VIA Platform Solutions Division, une plate-forme commerciale et technique animée par une quarantaine de personnes et qui centralisera tous les développements du concepteur taiwanais. Lesquels sont nombreux. Après les jeux de circuits logiques, les composants électroniques et les processeurs, graphiques ou non, VIA se lance fort logiquement dans la conception de cartes mères qu’il fera produire – comme à son habitude – par des prestataires extérieurs. « C’est le P4X266 qui a déclenché l’idée du VPSD », explique Christian Olivieri, directeur marketing France. « La construction d’un PC est une série de bornes à franchir. En dessinant nos propres cartes mères pour nos chipsets, c’est une borne de moins à franchir pour VIA. » Et pour les intégrateurs qui n’auront alors plus qu’un interlocuteur au lieu de deux (le fabricant de carte mère et celui des chipsets).

De ce point de vue, la commercialisation de cartes mères sert essentiellement à vendre des chipsets. Mais ce choix comporte aussi un aspect stratégique. En commercialisant des cartes mères sous sa propre marque, VIA dégage la responsabilité des petits fabricants menacés par les poursuites d’Intel. Rappelons que le P4X266, chipset qui permet au Pentium 4 de gérer la DDR-SDRam, n’est pas reconnu par le fondeur de Santa Clara qui poursuit VIA (et ceux qui intègrent le P4X266 dans leurs produits) pour violation de brevets (voir édition du 28 septembre 2001).

Neuf modèles disponibles dès novembre 2001« La production est lancée », a confirmé à VNUnet Richard Brown, directeur marketing international, « les premières cartes devraient arriver sur le marché dès le mois prochain. » Neuf modèles, exclusivement dédiés au Pentium 4 (deux en socket 423 et sept en socket 478), devraient alimenter serveurs, stations de travail et ordinateurs de bureau, entre autres. Toutes architecturées autour du P4X266, elles offrent un bus frontal de 400 MHz avec une bande passante pouvant atteindre 3 Go/s, sauf pour les deux cartes au format micro ATX limitées à 2,1 Go/s. Elles se distinguent ensuite par des caractéristiques propres comme un contrôleur IDE RAID embarqué, le support audio à six canaux et l’AC’97, et autre contrôleur réseau. Les prix n’ont pas été précisés mais ils seront bien sûr « agressifs », selon Richard Brown. Avec ses produits, VIA vise 10 % du marché des cartes mères.

Les cartes mères au format micro ATX se destinent également à une autre gamme d’appareils que VIA ambitionne de commercialiser en tant qu’OEM à travers sa plate-forme VPSD. Ce sont essentiellement les fameux Information PC, des PC à faibles encombrement et consommation pour des usages courants (bureautique et Internet) mais aussi des webpads, des bornes d’information ou encore des décodeurs numériques (set-top boxes). Pour l’occasion, il ne serait pas étonnant que ces cartes embarquées retrouvent le socket 370 des Celeron, Pentium III et… C3, le processeur maison. Visiblement, pour la « modeste » entreprise taiwanaise, il est l’heure de révéler ses ambitions face au géant Intel.