Vidéo à la demande : échec du projet de « Netflix à la française »

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Les négociations amorcées il y a plusieurs mois entre Orange, TF1, M6 et France Télévisions autour d’un « Netflix à la française » n’ont pas abouti.

Les discussions entretenues depuis plusieurs mois par Orange avec M6, TF1 et France Télévisions autour d’une offre commune de vidéo à la demande par abonnement (SVoD) se sont soldées par un échec.

L’opérateur avait affirmé ses ambitions à l’automne 2014, quelques semaines après l’arrivée en France de Netflix. Son P-DG Stéphane Richard y entrevoyait un projet « tout à fait faisable à court terme » pour monter en concurrence avec la plate-forme venue des États-Unis.

A l’époque, on parlait d’une association avec un grand partenaire français pour élaborer une offre de contenus exclusive.

Il n’était pas prévu qu’Orange y intègre sa chaîne OCS dédiée au cinéma : l’ex-France Télécom devait surtout apporter sa force commerciale et sa capacité de distribution, avec 11 millions de foyers servis en Internet fixe.

C’est tout du moins ce que Xavier Couture affirme aux Échos. Le conseiller de Stéphane était chargé de mener les négociations avec les groupes audiovisuels.

Une lettre d’accord aurait été rédigée ces dernières semaines… sans jamais être signée, le projet n’ayant pas pris forme pour des raisons économiques : impossible d’atteindre la rentabilité à moyen terme au regard des tests de marché.

Sus à Netflix

Canal+, qui exploite son propre service SVoD baptisé CanalPlay (520 000 abonnés revendiqués après environ trois ans d’exploitation commerciale, selon le dernier pointage officiel de septembre 2014), s’est tenu à l’écart de ces pourparlers.

En toile de fond, la montée en puissance de Netflix, arrivé en France par la petite porte, mais avec de grandes ambitions.

Bouygues Telecom avait été le premier opérateur à se rallier au service SVoD américain, avec un lancement le 15 septembre 2014 sur « tous les écrans connectés » – le mobile notamment. La disponibilité a par la suite été élargie à la BBox Sensation et à la box Miami sous Android.

SFR avait fait de même en octobre 2014 avec son décodeur TV fonctionnant sous l’OS de Google.  À quelques semaines d’intervalle, Orange avait lui aussi intégré Netflix dans son univers Web TV, à travers la Livebox Play, via un système de commission comparable à celui monté avec Canal Plus.

Tandis que Free refusait de « se coucher trop vite » face aux conditions du groupe américain coté en Bourse, Numericable avait lancé son propre service VoD : « LaBox Séries », gratuit et illimité pour les abonnés LaBox Fibre (alors au nombre de 380 000).

Le câblo-opérateur mettait en avant « un accès simple et gratuit à 3 000 épisodes de séries par mois ». Mais la déception fut grande quand les abonnés se sont aperçus que l’offre en question consistait simplement en un agrégateur d’épisodes proposés en replay par les différentes chaînes, gratuites ou payantes… avec éventuellement de la publicité.

Crédit photo : VladisChern – Shutterstock.com

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