Vidéos violentes : la secrétaire d’Etat pour la Solidarité prône « un filet de sécurité » sur le Web

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Valérie Létard est ulcérée par les propos jugés sexistes du rappeur Orelsan et veut renforcer l’arsenal législatif sur Internet.

Bien moins offensive que Frédéric Lefebvre et Nadine Morano, respectivement porte-parole de l’UMP et secrétaire d’Etat à la Famille, Valérie Létard, secrétaire d’Etat chargée de la Solidarité, se positionne néanmoins en faveur d’un filtrage du Web pour expurger les contenus les plus violents.

Interrogée par le quotidien Metro, Valérie Létard revient sur la polémique provoquée par le titre du rappeur Orelsan intitulé Sale pute associé à son clip diffusé sur les plates-formes de partage vidéos.

Les propos très violents du rappeur à propos de son ex-petite amie ont provoqué une levée de bouclier de la part des associations de défense des droits de la femme. Même si le principal intéressé assure qu’il ne « cherchait pas à choquer » mais qu’il voulait exprimer à sa manière « comment on peut passer de l’amour à la haine »(voir extrait audio sur Dailymotion).

Mais cette affaire a également relancé une réflexion sur les contenus vidéos violents sur la Toile et le présumé vide juridique qu’il faudrait combler. La secrétaire d’Etat a déjà saisi le procureur de la République de Paris sur cette affaire.

« Juste déployer un filet de sécurité »

Valérie Létard s’est aussi étonnée du manque de réactivité de Dailymotion qui n’a pas retiré la vidéo incriminée à sa demande. « Les filtres appliqués quand il s’agit de pédo-pornographie, d’incitation à la haine raciale et d’homophobie ne sont pas applicables à l’appel au viol et au meurtre envers les femmes !« , observe-t-elle avec amertume.

Le « vide juridique » dénoncé par la secrétaire d’Etat favorise la multiplication ce type de contenus. De fait, Valérie Létard envisage de fournir aux hébergeurs « les outils de leur propre régulation » afin de stopper la diffusion de certains contenus jugés offensants, notamment les propos sexistes.

Néanmoins, le gouvernement se défend d’une quelconque tentation de censure. « Je ne suis ni la policière du Net, ni liberticide« , se défend Valérie Létard, qui évoque juste la volonté de déployer un « filet de sécurité« . Une mesure qui se rapprocherait de celle de Nicolas Sarkozy au nom de la protection de l’enfance et la lutte anti-pédophilie sur Internet.

Pour imposer cette nouvelle mesure de filtrage du Web, la secrétaire d’Etat  pourrait bien proposer un projet de loi ou soutenir un proposition de loi déposée dans ce sens.