La disparition du secrétariat d’État à l’Economie numérique est-elle programmée ?

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Exclusif ITespresso.fr : avec les élections régionales, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat en charge du Développement de l’économie numérique, « voudrait rebondir ailleurs ». Que va devenir « la vitrine du numérique » du gouvernement ?

Premier bilan nuancé entre haut débit et très haut débit

A coup sûr, si la disparition du secrétariat d’État chargé de la Prospective et du Développement de l’économie numérique venait à se confirmer, elle ne sera pas bien accueillie par le secteur IT français.

« Le secrétariat d’État ne devrait pas passer le printemps » assure notre interlocuteur souhaitant garder l’anonymat.

S’il ne devait rester qu’un argument pour démontrer l’utilité de l’action du secrétariat d’Etat, ce serait sans doute le grand emprunt national.

Outre le soutien apporté à une loi destinée à résorber la fracture numérique (TNT, haut débit…), Nathalie Kosciusko-Morizet avait redoublé d’efforts pour que le grand emprunt initié par Nicolas Sarkozy intègre un volet numérique. Le ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, Michel Mercier, avait également poussé en ce sens.

Des efforts « collectifs » qui ont payé puisque 13% du montant global de l’emprunt (35 milliards d’euros) serviront à accompagner le déploiement du très haut débit et les usages numériques.

Mais hélas, le bilan n’est pas toujours aussi positif. Un autre dossier démontre bien la difficulté pour aller plus loin que de simples « actions rustines » : le label « Haut débit pour tous ».

Ce qui devait être l’une des propositions phares du Plan France Numérique 2012, présentée initialement en octobre 2008 par Éric Besson (alors secrétaire d’État au Développement de l’économie numérique), s’est transformée en une action perçue comme un simple coup de marketing politique.

L’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel (Avicca) n’a d’ailleurs pas mâché ses mots pour dénoncer une opération de communication du gouvernement suggérant que la fracture numérique allait bientôt disparaître.

“Pour le modeste coût de fabrication d’un logo, il permet d’affirmer qu’il n’y a plus de problème de haut débit, alors que d’importants investissements sont encore nécessaires”, considère l’Avicca dans un communiqué diffusé début décembre.

Une « rustine » qui sera pourtant nécessaire afin de répondre aux attentes des centaines de milliers de foyers (entre 450 000 et 650 000 à fin 2009) situés en zone blanche, c’est à dire, sans possibilité d’accéder à l’Internet haut débit par le biais de l’ADSL.

Quels sont les élus du Parlement français au top du numérique ?
Si bon nombre d’élus de la nation disent être férus de « nouvelles technologies », ils ne sont pas nombreux à s’illustrer dans une maîtrise réelle de ces dossiers parfois complexes. Au Sénat, Xavier Pintat (UMP, Gironde) s’est récemment distingué en proposant une loi pour réduire la fracture numérique. Autre sénateur plutôt actif, Philippe Leroy (UMP, Moselle), s’était illustré en juillet 2008 lorsqu’il avait réussi à faire intégrer dans la loi de Modernisation de l’économie (LME) un amendement visant à autoriser le dégroupage des sous-répartiteurs. Troisième sénateur adepte des TIC, Alex Türk (ne figurant sur la liste d’aucun groupe politique, Nord) est également le président de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). A l’Assemblée nationale, certains députés disposent d’une certaine fibre numérique comme Christian Paul (PS, Nièvre) et Patrick Bloche (PS, Paris), Martine Billard (Verts, Paris), Jean Dionis du Séjour (Nouveau centre, Lot-et-Garonne), Laure de La Raudière (UMP, Eure-et-Loir), Lionel Tardy (UMP, Haute-Savoie), Richard Cazenave (UMP, Isère) ou Bernard Carayon (UMP, Tarn). L’une de ces personnalités politiques sera peut-être dans les petits papiers de l’Élysée et/ou de Matignon si l’envie de pérenniser le secrétariat d’Etat à l’Economie numérique se faisait ressentir…

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