VirginMega lance la nouvelle génération de plates-formes de vente en ligne

Cloud

Téléchargement à la carte, simplicité d’usage, tarifs compétitifs. En ouvrant aujourd’hui la deuxième version de sa plate-forme en ligne, VirginMega crée la surprise et devance ses futurs concurrents.

On l’attendait en juin. C’est finalement plus tôt que prévu que s’ouvre la nouvelle génération de plates-formes de vente de musique en ligne. Et c’est VirginMega qui ouvre le bal aujourd’hui, mardi 18 mai 2004, avec une nouvelle version du site ouvert en avril 2002. « Cette nouvelle version est l’aboutissement de deux ans de travail », souligne Laurent Fiscal, directeur de VirginMega, « nous sommes repartis de la page blanche après avoir analysé les attentes des consommateurs et le phénomène du piratage en ligne. » Le résultat se veut simple et efficace avec « le premier vrai service de vente à la carte sur le marché français », insiste le responsable. VirginMega.fr propose désormais près de 300 000 titres musicaux issus principalement des catalogues des cinq grandes majors (BMG, EMI, Universal Music, Sony Music et Warner Music) ainsi que de labels indépendants (Naïve, Scorpio, Dreyfus, Wagram…). L’offre en ligne devrait évoluer vers les 500 000 titres d’ici la fin de l’année. « Les fichiers sont numérisés et prêts à être mis en ligne », explique Laurent Fiscal, « il ne reste plus que la signature des ayants droits. »

Trois gravures autorisées

Les achats s’effectuent à l’unité ou par album. Le titre sera commercialisé 0,99 ou 1,19 euro tandis que l’album sera téléchargeable pour 9,99 ou 11,99 euros. Une différence de prix qui s’explique essentiellement par les accords passés avec les ayants droits. « Notre modèle s’inscrit dans une démarche de redonner sa valeur au produit », estime Laurent Fiscal. Autrement dit, les nouveautés et les titres les plus vendus ne seront pas forcément les plus économiques. Le paiement pourra s’effectuer par carte bancaire, porte-monnaie électronique (qui pourra être alimenté par des bons d’achats…) ainsi que par le Kiosque France Télécom (le coût est directement imputé dans la facture téléphonique de l’internaute… s’il reste chez l’opérateur historique). Les paiement par SMS ou Audiotel seront proposés en juin. Une formule « achat express » est également proposée. Elle permet à l’utilisateur d’optimiser sa commande sans avoir à valider son panier ou à entrer de nouveau ses titres de paiement. Par ailleurs, un historique des commandes accompagnera le compte du client. Cela permettra avant tout à pouvoir re-exploiter les fichiers téléchargés, sans bourse déliée, en cas de changement d’ordinateur/disque dur ou de perte des données.

Il sera cependant possible de graver trois fois sur cd-rom les morceaux ainsi téléchargés (qui perdront au passage leurs droits numériques au risque de les retrouver sur les réseaux P2P) pour les écouter dans une platine CD de salon. « Je pense que donner la possibilité de graver 3 fois sur cd audio est un bon équilibre entre le respect de la copie privée et le droit des artistes », justifie Laurent Fiscal. L’export vers les baladeurs numériques sera possible trois fois également. Cependant, les transferts vers les iPod d’Apple (ainsi que tous les baladeurs qui ne gèrent pas le format WMA de Microsoft choisi pour la plate-forme) ne seront pas autorisés faute d’accord avec la firme de Cupertino. Et il y a peu de chance qu’Apple ouvre ses produits à la concurrence dans la mesure ou la firme à la Pomme doit également lancer son propre service propriétaire, de musique en ligne en Europe, iTunes Music Store, dans les mois qui viennent.

Marché chahuté

Il ne sera pas le seul. Sont également attendus les plates-formes de Sony (SonyConnect, voir édition du 19 mars 2004) et de la Fnac, pour n’évoquer que les plus médiatiques. Toutes ces plates-formes commerciales sont censées répondre à la problématique du piratage, via les réseaux d’échange de fichier peer-to-peer (P2P) notamment. « On s’attend à un marché chahuté », prévient le directeur qui prévoit une phase de prolifération des plates-formes de vente en ligne suivie d’un écrémage. « Nous comptons bien rester après la concentration du secteur. » Pour mettre toutes les chances de son côté, VirginMega va investir 30 millions d’euros dans les 3 ans à venir. Le soutien de ses propriétaires (VirginMega est détenu à 51 % par Virgin Megastore et 49 % par Lagardère Active qui exploite notamment Europe 2 et MCM) devrait l’y aider.

La vente en ligne est-elle rentable? Le dirigeant ne souhaite pas répondre sur la marge réalisée sur les ventes. « Nous avons fait de gros efforts à l’ouverture du site pour proposer des prix compétitifs », concède-t-il, « notre démarche s’inscrit dans une volonté d’aider le décollage du marché légal. » Laurent Fiscal est à peine plus bavard sur les objectifs des téléchargements. « En un an, il s’est téléchargé environ 100 millions de titres aux Etats-Unis. La France représente 10 % du marché américain, soit 10 millions de fichiers. Nous espérons en avoir vendus quelques millions. » Vérification dans un an.

Encadré