Virtualisation : Microsoft sort la version finale de Hyper-V

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En liant l’hyperviseur en mode RTM à Windows Server 2008, le retard sur VMware serait comblé. Entretien avec un chef de produits de Microsoft France.

Microsoft fourbit ses armes dans la virtualisation. L’éditeur de Redmond vient de livrer la version finale de son hyperviseur Hyper-V intégré dans sa suite Windows Server 2008. Pour les nouveaux clients, il est possible de le télécharger manuellement. Les updates automatiques de Hyper-V à partir des versions de Windows Server 2008 débuteront le 8 juillet (pour les clients qui ont choisi cette option de licence).

Depuis la disponibilité de la RC de Hyper-V le 19 mars 2008, Microsoft a recensé 1,5 million de téléchargements. Plus de 250 clients « utilisateurs précoces » (early adopters) avaient participé au programme de tests Hyper-V pour Windows Server 2008.

« Nous livrons la version RTM (ready to manufacture) en avance d’un mois et demi par rapport à l’agenda initial », indique Damien Buisson, Chef de produit Windows Server 2008 chez Microsoft France, contacté jeudi par Vnunet.fr. « Avec ce lancement, nous comblons le retard pris par rapport aux leaders du marché comme VMware », estime-t-il. « Jusqu’ici, nous ne pouvions proposer que 35 à 45% des fonctionnalités offertes par nos concurrents. Je pense maintenant que nous affichons un taux de 90%. »

Tout en gardant un brin d’humilité : « Nous avons encore quelques points à améliorer comme les migrations à chaud. Le temps de bascule est d’environ trois secondes, ce qui peut être encore trop long pour 30% de nos clients mais cela convient à 70% d’entre eux ».

Microsoft promet d’effacer les scories pour la version de Hyper-V prévue pour le second semestre 2009 qui accompagnera la R2 de Windows Server 2008 (qui n’existera plus qu’en version 64 bits).

L’ouverture audacieuse

Principal avantage de Hyper-V mis en avant par Microsoft : son ouverture grâce au travail réalisé avec ses partenaires. Citrix Systems et son hyperviseur Xen (une référence « informatiquement correcte » pour Microsoft pourrait-on dire) mais aussi des éditeurs open source comme Sun ou Novell (plus audacieux mais les passerelles entre les mondes propriétaires et libres font jaser). « Faire tourner une machine virtuelle Suse Linux sous Hyper-V, c’est super performant », assure notre interlocuteur.

La virtualisation a vraiment séduit le marché IT en France. Les grands comptes tendent à adopter ses solutions pour rationaliser leurs parc informatiques, réduire les coûts de gestion IT et faire un petit geste pour l’environnement. « En l’état actuel, nous parlons de virtualisation des serveurs mais les prochaines étapes concerneront la virtualisation des applications et des postes de travail », estime Damien Buisson.

Le marché n’en est qu’à ses prémices. Selon IDC France, 15% des nouveaux serveurs x86 livrés en 2009 seront dédiés à la virtualisation, ce qui correspond à 305 000 unités.

Comment intéresser les PME

Après les grands comptes, ce sont les PME qu’il faudra intéresser. Damien Buisson estime qu’au regard des gains de performance acquis et des tarifs pratiqués (« une version Windows Server 2008 Standard ne coûte que 900 euros »), Microsoft a gagné en crédibilité pour toucher le segment SMB (small and middle business).

Les entreprises qui entrent dans cette catégorie pourraient se montrer davantage intéresser par la virtualisation de présentation (via Windows Terminal Services sur Windows Server 2008). Cette fonctionnalité permet l’accès à un serveur n’importe où, tout en renforçant la dimension authentification unique.

Avant de faire le grand bond, Microsoft recommande d’auditer les machines candidates à la virtualisation Hyper-V. L’éditeur met à la disposition de ses clients et partenaires la version bêta de Microsoft Assessment and Planning(MAP) Toolkit 3.1. La version finale de MAP 3.1 est prévue pour juillet.

Lire également sur Vnunet.fr : dossier spécial : Virtualisation : la grande spirale


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