Vivendi : de la musique Universal sur le réseau SFR

Mobilité

L’alliance entre Vivendi et Universal Music va donner naissance à Universal Music Mobile : une offre de forfait sans engagement sur le réseau SFR donnant accès à des services musicaux exploitant les contenus de Universal. Plus qu’une véritable innovation, c’est là une volonté d’afficher la synergie du groupe. L’offre destinée aux 12-25 ans sera lancée à la mi-septembre.

C’est un Jean-Marie Messier tout sourire qui a annoncé ce lundi 27 août la naissance de son nouveau bébé : Universal Music Mobile (UMM). Un bambin né de l’union du pôle télécoms de Vivendi avec sa maison de disques ; SFR (filiale de Vodafone et de Cegetel qui appartient à 100 % à Vivendi) allié à Universal Music. Histoire de ne pas faire pièce rapportée, le fruit de cette union a été érigé en marque – Universal Music Mobile (UMM) – au lieu d’un vulgaire SFR Musique comme on aurait pu l’attendre. La naissance d’UMM est programmée pour le 14 septembre, date à laquelle on pourra trouver l’offre dans près de 25 000 points de vente (dont plus de 20 000 points presse). Car l’offre d’UMM tient dans une petite carte Sim, les cartes à puces que l’on insère dans son téléphone portable. Cette carte constitue donc le kit d’accès, « compatible avec tous les téléphones GSM non verrouillés « , clame Vivendi. Destinée aux 12-25 ans, l’offre se veut « zéro embrouille », ainsi que l’a souligné un Jean-Marie Messier visiblement convaincu qu’il fallait « parler jeune ». Il s’agit donc d’un forfait sans engagement de durée, ce qui est « rassurant pour les parents », insiste le patron de Vivendi Universal qui n’a eu de cesse de répéter que, d’après lui, UMM était « simple, sans embrouille, pas cher et fun, très fun… beaucoup plus fun que les autres ». Le kit coûte 59 francs et comprend 10 minutes de communication et 50 « textos » (SMS). Il faut ensuite choisir un forfait prépayé : de 99 à 249 francs. Les communications sont toutes au même prix, de 1,31 à 1,90 franc par minute selon le forfait, qu’il s’agisse d’un appel vers un téléphone fixe ou un mobile et quelle que soit l’heure.

Universal Music intervient dans les services proposés aux abonnés à UMM. Ces derniers auront accès à l’offre dont bénéficient déjà les abonnés SFR : envois de dédicaces, personnalisation du message d’accueil et de la sonnerie avec des musiques provenant du catalogue Universal, etc. Mais en plus, ils pourront écouter des titres en avant-première (une semaine avant les radios et trois semaines avant le lancement commercial), être informés de l’actualité musicale, acheter des CD depuis leur mobile et gagner des invitations à des concerts et des soirées. C’est beaucoup et c’est peu à la fois. Beaucoup car les titres en avant-première ne seront pas de simples extraits mais des morceaux entiers, peu car la qualité du son sur un téléphone portable laisse encore à désirer. Sans compter qu’au final, l’écoute du morceau revient à 5 francs hors coût de la communication. Les autres services sont plus classiques, si ce n’est leur personnalisation. Car les abonnés sont invités à remplir un questionnaire sur leurs goûts musicaux, ce qui permettra de leur envoyer des informations et des publicités ciblées.

Une « traduction concrète » de la fusion des deux entités « Universal Music Mobile (…) c’est une première illustration tangible, pour la cible stratégique et exigeante des jeunes, du bénéfice [des] synergies entre ‘contenu’ et ‘contenant' », n’a pas manqué de souligner Jean-Marie Messier. Le patron de Vivendi Universal pouvait enfin se féliciter d’une « traduction concrète » de la fusion des deux entités prononcée à la fin de l’année dernière. Il a aussi pu annoncer le bouclage du rachat de MP3.com qui avait été annoncé à la mi-mai (voir édition du 21 mai 2001) et souligner le lancement de PressPlay « dans quelques semaines ». Jean-Marie Messier a assuré que le système permettra de créer des compilations que l’on pourra « extraire du PC » pour les « transférer sur les mobiles et les terminaux portables ». « Nous ne serons pas suiveurs, nous serons offensifs », a-t-il affirmé. Interrogé sur une collaboration avec le concurrent MusicNet, il a prévenu que cela « n’arrivera pas tout de suite » en soulignant les différences entre les deux offres avec d’un côté le « modèle d’affiliés » de PressPlay et sa « politique de distribution classique », de l’autre MusicNet qu’il compare à un « grossiste ». Rappelant la place de « numéro 1 mondial » tenue par Universal Music, Jean-Marie Messier a insisté sur la place des sites Internet de Universal (MP3.com, GetMusic, FarmClub et Emusic), en se félicitant du fait qu’ils totalisent « la plus forte audience pour les sites musicaux ». « Napster n’est que numéro 4, c’est un petit challenger », s’est-il moqué. Vivendi Universal vise 200 000 kits vendus d’ici la fin de l’année et 1 million d’ici fin 2002.