Vivendi Village : ce labo d’idées qui prolonge les core business

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Un an après sa création, la pépinière Vivendi Village fédère des services numériques (MyBestPro, Radionomy, Digitick…) mais aussi des activités en lien avec les spectacles au sens large.

Jeudi midi, Vivendi Village a ouvert ses portes à la presse dans son immeuble sur cinq étages situé dans le VIIIème arrondissement de Paris.

L’occasion de découvrir cette ruche d’entrepreneurs et de sociétés aux activités qui mêlent numérique, spectacles vivants et détection de talents.

Présenté comme un laboratoire d’idées, Vivendi Village semble a priori une structure fourre-tout détachée du core business (média avec Canal +, musique avec Universal, divertissement avec l’Olympia…).

Mais, en grattant un peu, on découvre des activités connexes (ticketing), des synergies voire des relais de croissance, des extensions géographiques (avec l’Afrique comme nouveau terrain de déploiement) et des nouveaux services qui ont déjà fait preuve d’une certaine maturité (Wengo + MyBestPro)…

« On se permet d’expérimenter des choses », glisse Simon Gillham (Président de Vivendi Village), qui se montre assez directif dans la présentation des entités et des responsables. « Ca bouge tout le temps ».

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Simon Gillham (Président de Vivendi Village et Membre du directoire du groupe Vivendi) présente ce pôle d’innovation et d’animation artistique.

Un an après la création de Vivendi Village, les premiers résultats émergent au niveau corporate : l’entité, qui compte un effectif global de 770 collaborateurs, affiche en 2015 un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, un résultat opérationnel courant de 10 millions d’euros et EBITDA ajusté de 9 millions.

En reprenant à son compte une formule chère à Vincent Bolloré (« We try, we fail, we fix »*), Simon Gillham expose brièvement les actifs de Vivendi Village et les projets en cours.

La division ticketing (billetterie), dirigée par Rob Wilmshurst, évolue entre le Royaume-Uni, les Etats-Unis (avec la marque See Tickets) et la France (avec Digitick).

Chaque année, elle écoule 15 millions de billets par an en propre (le volume passe à 35 millions si on prend les plateformes en marque blanche mises à disposition des organisateurs d’évènements).

Au menu du numérique : marketplace de services pros, plateforme vidéo et radio digitale

3 start-up du numérique sont abritées dans Vivendi Village.

MyBestPro, qui fait figure de marketplace dédiée à la mise en relation digitale entre particuliers et professionnels, développe son business sur des segments comme le coaching, le juridique, les travaux à domicile, la santé ou l’enseignement à domicile.

« Il y a 20 ans, on regardait les Pages Jaunes. Maintenant, on regarde MyBestPro », clame Simon Gillham.

En Allemagne, on trouve Watchever, une plateforme de vidéo par abonnement (SVoD) lancé en Allemagne en 2013 et ré-organisé en septembre 2015 et dirigé par Karim Ayari (une facette méconnue en France). Même si la genèse de ce service remonte à 2007.

Watchever met à disposition de ses utilisateurs un large catalogue de contenus locaux et internationaux alliant films et séries, pour un prix mensuel en dessous de dix euros (avec une version pour les enfants : KiDS by Watchever).

C’est également à travers que cette branche SVoD que l’application Studio+ (offre de séries premium sur mobile) a récemment été lancée.

Plus récemment, une prise de contrôle de Radionomy (du nom d’une start-up d’origine belge qui creuse le sillon de la radio digitale) et de sa régie publicitaire TargetSpot a été officialisée.

L’Olympia : son influence va dépasser la France

Parallèlement, Vivendi accentue son ancrage dans le monde des spectacles vivants, de l’organisation de temps forts musicaux (festivals….) et la découverte de nouveaux talents en s’appuyant sur la mythique salle de spectacle parisienne : L’Olympia (la dernière acquisition symbolique de l’ère de Jean-Marie Messier lorsqu’il était aux commandes de Vivendi).

Dans son enceinte, de nouveaux concepts sont explorés pour attirer de nouveaux publics via l’organisation de nuits électro par exemple (Olympia By Night).

Quant à  Olympia Production, dirigée par Christophe Sabot (ce manager qui est auparavant passé chez le groupe NRJ est également aux commandes la chaîne D17 rattachée au groupe Canal Plus), cette branche se concentre sur la production de spectacles et de concerts.

Dans le prolongement de ce pôle spectacles, Vivendi prend possession du Théâtre de l’œuvre (IXème arrondissement), en association avec le comédien François-Xavier Demaison et le metteur en scène Benoît Lavigne.

Plus fascinant, le projet CanalOlympia a vocation à développer le premier réseau de salles de cinéma et de spectacles en Afrique.

Il devrait s’étendre en Afrique centrale et de l’Ouest, fort de l’implémentation de Vivendi (à travers Canal Plus et Universal) mais aussi de la connaissance terrain du groupe Bolloré Africa Logistics implanté localement.

Un premier site cinéma-spectacles estampillé CanalOlympia devrait ouvrir ses portes à la mi-juin à Yaoundé (Cameroun).

*Que l’on peut traduire par : « On essaie, on échoue, on corrige. »

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Hall d’entrée de Vivendi Village : le menu par étages


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