Vodafone entérine le retard de l’UMTS

Mobilité

La troisième génération de téléphonie mobile devrait accuser un retard de plusieurs mois. Après les retards annoncés des opérateurs japonais, c’est au tour du premier opérateur mondial de téléphonie mobile, Vodafone, d’admettre qu’il investira moins que prévu dans l’UMTS pour cette année.

Parole d’évangile ? Peut être pas. Mais tout de même, lorsque Vodafone, premier opérateur mondial de téléphonie mobile, déclare que le lancement de ses services de troisième génération pourrait être retardé jusqu’en 2003, l’information prend tout son sens et l’inquiétude plane sur le secteur de l’UMTS. Vodafone a en effet annoncé qu’il n’installera que 750 stations de base UMTS au Royaume-Uni d’ici à la fin de l’année, au lieu des 1 200 prévues initialement. La raison invoquée serait la pénurie d’appareils permettant de combiner les réseaux existants et la technologie UMTS. L’opérateur NTT DoCoMo a décidé fin avril de repousser à octobre 2001 le lancement du premier service UMTS dans le monde. Début mars, le troisième opérateur mobile japonais, Japan Telecom, avait également reporté l’ouverture de ses nouveaux services à juin 2002.

Et si ces acteurs éprouvent quelques difficultés à coller au calendrier d’exploitation, il n’y a pas de raison que les français fassent mieux. En février de cette année, le directeur exécutif de France Télécom, Didier Quillot, estimait que les premiers services basés sur l’UMTS seraient disponibles dès 2003. Quelques jours après, le patron d’Orange France, lors d’une conférence de presse donnée en marge du Congrès mondial GSM, allait même plus loin en promettant de couvrir 50 % de la population française dès 2003 avec les futurs services à la norme UMTS (voir édition du 23 février 2001). Des ambitions qui pourraient bien aujourd’hui être revues à la baisse… D’autant que si le GPRS accuse un certain retard, il ne serait pas rentable pour les opérateurs de lancer la téléphonie de troisième génération alors que les retombées économiques de la 2G auront à peine commencé.

Des constructeurs confiants

Pourtant, du côté des constructeurs, on dément tout retard dans la réalisation de téléphones 2G, voire 3G. Ericsson commercialise en effet depuis deux semaines son terminal T39 compatible GPRS. Même écho de la part de Nokia qui assure que le calendrier sera respecté. Le constructeur finlandais maintient la sortie de son modèle 8310 pour la fin septembre. Un deuxième modèle est d’ailleurs prévu pour le début de l’année prochaine. Concernant son offre de terminaux UMTS, le constructeur précise qu’un modèle sera disponible pour le printemps 2002.

De l’aveu même de Nokia, l’échec du Wap pourrait bien inciter opérateurs et constructeurs à beaucoup plus de prudence. Dans ce cas, il ne serait pas étonnant de voir dans un premier temps un choix réduit de terminaux mobiles ainsi qu’un nombre restreint de stations de base UMTS. D’autant que la technologie ne peut convaincre que s’il existe des contenus susceptibles de motiver les internautes. Et là, l’incertitude demeure.