Voeux ARCEP : la mutualisation des réseaux mobiles plutôt que la concentration des opérateurs

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Dans le traditionnel exercice des voeux, Jean-Ludovic Silicani, président de l’ARCEP, a synthétisé les prochaines étapes dans la mobilité : respect des obligations de couverture 3G et 4G et mesure de la qualité des services 4G.

Le secteur de la téléphonie mobile sera-t-il aussi agité en 2014, comme cela a été le cas l’an précédent ? Au-delà des tempêtes médiatiques sur fond de concurrence vivace, des guerres picrocholines, des rumeurs de marché (mais qui va racheter SFR ?) et des batailles d’égo (Xavier Niel vs Martin Bouygues), l’ARCEP essaie d’éviter le « brouhaha » et met en exergue des indicateurs rassurants dans le secteur global des télécoms : « forte croissance en volume de la demande », « maintien de l’investissement au haut niveau » et « arrêt de la baisse du chiffre d’affaires du secteur ».

Dans le traditionnel exercice des voeux qui s’est déroulé lundi soir à la Sorbonne, Jean-Ludovic Silicani, président de l’ARCEP, a rappelé le cap : « Le chantier essentiel du déploiement des réseaux fixes et mobiles à très haut débit est désormais entré dans sa phase d’industrialisation. »

Le régulateur des télécoms prête une attention particulière au secteur mobile, en particulier le respect des obligations de couverture des déploiements des réseaux 3G et 4G. Free Mobile est attendu au tournant en janvier 2015 (couverture 3G de 75% de la population avec son propre réseau). « La même exigence prévaut pour la 4G, même si le risque d’un retard est faible, compte-tenu de la rapidité constatée des déploiements, en raison notamment de l’intense concurrence sur ce marché », estime Jean-Ludovic Silicani.

Pour assurer pleinement ses prérogatives de régulateur (et notamment sa capacité de mise en demeure des opérateurs et son pouvoir de sanction), le président de l’ARCEP attend « le plus vite possible » l’entrée en vigueur de l’ordonnance d’application de la loi voté fin décembre par le Parlement.

Un déploiement Internet très haut débit mais pour quelle qualité ? C’est l’un des chantiers de ce premier semestre 2014 : « Nous allons, par ailleurs, publier, avant la fin du premier semestre 2014, les premières informations sur la qualité des services 4G. Nous réaliserons également, selon le même calendrier, une première vérification de la couverture 4G des opérateurs, suivant un protocole que nous finalisons avec eux », a précisé Jean-Ludovic Silicani dans son allocution.

Mutualisation ou concentration : l’ARCEP privilégie une piste

D’ici la fin de la semaine, on entendra peut-être reparler de l’accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom sur les réseaux mobiles. Il pourrait être bouclé d’ici là. « Ces accords sont non seulement possibles mais même souhaitables, en dehors des zones très denses, afin de limiter la duplication de l’investissement », a considéré Jean-Ludovic Silicani. « Ces projets doivent cependant respecter deux conditions : ne pas remettre en cause la structure concurrentielle du marché mobile et conduire ainsi à une amélioration des services aux utilisateurs. »

L’ARCEP ne cache pas son scénario favori : « La mutualisation des réseaux constitue une voie beaucoup plus appropriée que la concentration des opérateurs ». La dernière option aurait des conséquences néfastes, estime Jean-Ludovic Silicani : une « hausse des prix rapide » (en Autriche, après le passage de 4 à 3 opérateurs sur le marché, les prix ont rapidement augmenté d’environ 10 %) » et des charrues de suppressions d’emplois. Voilà une analyse qui devrait attirer l’attention du gouvernement.

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