Voix sur IP : SIP s’impose comme un standard de facto

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Le protocole ouvert de VoIP devra cependant s’adapter aux infrastructures propriétaires pour convaincre pleinement les entreprises.

Selon une récente étude du cabinet d’études Frost & Sullivan, le protocole SIP (Session Initiation Protocol) est en train de s’imposer comme le standard de facto de la voix sur IP (VoIP) dans les entreprises.

Les analystes estiment que SIP est appelé à « remplacer les modes de communication traditionnels et [à] créer une industrie alternative de la communication réduisant les éléments de réseaux à de simples dispositifs de renvoi automatique d’appels ». Ainsi , les technologies utilisant ce standard devraient connaître une croissance particulièrement forte en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

Le défi de l’interopérabilité

Malgré le potentiel de SIP, l’interopérabilité des fonctions et des applications représente « un défi de taille » : en effet, les déploiements complexes impliquant des produits issus de différents distributeurs ne parviennent pas à tirer parti des fonctionnalités les plus avancées. De nombreuses entreprises ayant massivement investi dans des infrastructures propriétaires, garantir l’interopérabilité de ces dernières avec les systèmes compatibles SIP devient essentiel pour assurer la promotion de ce standard.

Et comme les garanties de retour sur investissement et les exemples d’expériences réussies tendent à influencer les stratégies des entreprises, la collaboration entre distributeurs devient d’autant plus primordiale. « Les distributeurs vont devoir collaborer entre eux et tester leurs solutions de manière approfondie », estime Shomik Banerjee, analyste pour Frost & Sullivan. « Les tests de certification participeront également à l’adoption massive des applications et services basés sur SIP. »

Besoin de standardisation des services

Du fait de la pression croissante qui pèse sur les développeurs d’applications pour améliorer les temps d’accès au marché, Shomik Banerjee pense que le besoin de standardiser les services vidéo se fait particulièrement sentir. Dans ce contexte, les organes de régulation devront se montrer proactifs en proposant des spécifications et des recommandations afin de limiter le nombre de solutions propriétaire arrivant sur le marché.

SIP devrait également favoriser l’amélioration des processeurs d’appels basés sur des logiciels. La capacité de traitement autonome de l’information se déplacera des éléments de réseau vers les terminaux, créant ainsi une nouvelle ère des smartphones. Du coup, SIP est appelé à modifier aussi bien la chaîne de valeur que les méthodes de communication.

Cohabiter avec les systèmes propriétaires

Les grands réseaux utilisant des protocoles propriétaires, SIP devra apprendre à cohabiter avec ces derniers pour se faire mieux accepter. « SIP devra supporter les environnements multimédias et multiprotocoles pour assurer son succès », explique Shomik Banerjee. « De plus, transformer le contrôle des appels en un produit et le proposer sous la forme d’une plate-forme fiable et indépendante aura une grande influence sur le décollage de SIP. »

Le cabinet d’analyses souligne également que la sécurité de la VoIP demeure un élément essentiel, susceptible de menacer la croissance du marché. D’où le besoin pour l’infrastructure de sécurité du protocole de supporter de multiples intermédiaires et terminaux et d’offrir des fonctions d’anonymat, de traçabilité, de protection de la vie privée ainsi que d’interception des appels dans un cadre légal. Le conseil aux distributeurs est donc de fournir une infrastructure sécurisée pour une communication multimédia et multimode sur SIP, tout en en garantissant la qualité de service, la fiabilité et l’évolutivité.

(Traduction d’un article de VNUnet.com en date du 21 février 2006)