Wimax : Bolloré Telecom décide d’arrêter les frais dans le Pas-de-Calais

Mobilité

Faute de rentabilité, l’opérateur télécoms, qui avait repris des licences Wimax à HDRR, va couper une station de base dans le département. Les abonnés crient au scandale. Enquête.

Le Wimax n’a pas tenu toutes ses promesses

Avec cet arrêt prématuré, qui est le responsable au bout du compte ? Bolloré Telecom se défend, arguant le manque à gagner si l’on maintient l’exploitation de cette station (environ 9000 euros par mois).

Les regards se tournent aujourd’hui vers Artoiscomm. Gérard Delahay, Vice-Président de la commission Technologie de l’Information et de la Communication, était au courant de cet arrêt. « Suite aux difficultés techniques rencontrées sur le terrain, c’est le satellite qui est apparu comme une solution pour résorber les zones blanches », déclare le représentant de la communauté urbaine lors d’un entretien téléphonique.

Celui-ci pointe « le manque de conseil » au moment du choix d’une technologie pour résorber les zones blanches, tout en tentant de modérer la médiatisation de cette affaire: « il faut savoir l’importance que l’on donne aux choses, car le satellite fournit l’accès à 180 foyers et le Wimax n’en dessert que 23. »

Une réaction qui laisse entendre que la communauté d’agglomération accepte les arguments de Bolloré Telecom pour mettre fin au service le 30 juin prochain.

Pour le collectif Sauvez le Wimax, de tels propos passent plutôt mal. « Une micro-entreprise va être touchée de plein fouet et le projet d’une seconde est stoppé, un étudiant va être obligé de trouver une solution alternative pour continuer ses recherches universitaires » , s’indigne Pierre-Etienne Pernet. Son porte-parole espère encore qu’une solution sera trouvée pour maintenir l’accès.

Pas évident car puisque la communauté d’agglomération n’avait pas de relations contractuelles avec HDRR/Bolloré Telecom relatives à la continuité de service. En ultime recours, pourquoi pas trouver un arrangement au niveau local avec un autre opérateur détenteur d’une licence Wimax…

De l’importance donnée à l’aménagement numérique d’un territoire

Quelles conclusions peut-on tirer de cette affaire ? Outre l’échec patent du Wimax tel qu’il avait été présenté au début des années 2000, il est intéressant de noter que les élus ne peuvent plus ignorer l’importance de l’aménagement numérique du territoire dont ils ont la charge.

Tout comme la visibilité sur les technologies futures qui permettront de répondre aux besoins de la population et des entreprises. « On équipe nos routes de fourreaux pour prévoir l’arrivée de la fibre optique dans les années à venir », commente Gérard Delahaye, un brin optimiste.

Mais la réalité reprend vite le dessus pour les abonnés du Wimax de l’Artois qui pensent avant tout au confort apporté par une simple connexion ADSL. C’est tout l’enjeux autour du dégroupage des sous-répartiteurs qui avance … à petit pas.

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