Windows 10 : tout n’est qu’expérience selon Microsoft

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Microsoft veut imposer Windows 10 comme une plate-forme transversale au service d’une expérience unifiée, avec des applications jusque dans la réalité virtuelle.

Kiosque d’applications personnalisable, support de nombreux outils de gestion de flottes, fonction de séparation des données professionnelles et personnelles, focus sur la productivité « cross-device » autour du cloud : Microsoft s’était concentré sur les aspects professionnels lors de la présentation officielle de Windows 10, le 30 septembre dernier.

En conformité avec la feuille de route avancée à cette occasion, le discours touche désormais plus sensiblement à l’expérience utilisateur, évoquée de long en large dans le cadre d’une conférence organisée ce 21 janvier.

Que ce soit à travers l’assistante vocale Cortana, le service de stockage en ligne OneDrive ou les applications dites « universelles », Microsoft cherche à instaurer une continuité dans l’usage des différents terminaux informatiques. La firme prend ostensiblement ses distances vis-à-vis de la notion de système d’exploitation pour aborder celle de « plate-forme convergente ».

L’enjeu est grand : il s’agit avant tout d’effacer les erreurs de Windows 8, qui a dérouté de nombreux utilisateurs avec son interface taillée pour les tablettes… mais déroutante pour un usage bureautique, malgré les améliorations – et la mise à jour Windows 8.1 – apportées depuis son lancement commercial en octobre 2012. Les chiffres parlent en ce sens : le vieillissant Windows 7 (dont le support principal vient de s’achever) serait encore installé sur plus de la moitié des PC dans le monde, alors que Windows 8.x détiendrait à peine 10 % du marché.

Le potentiel de migration est important pour Microsoft, qui revendique 1,5 milliard d’utilisateurs de Windows sur la planète. C’est à peu près mille fois plus que le nombre de personnes ayant installé la préversion (Technical Preview) de Windows 10, disponible depuis le 1er octobre 2014. Terry Myerson, le « M. Windows » chez Microsoft, ajoute que cette phase de test a déjà généré « plus de 800 000 retours ».

L’informatique « personnelle »

Ce schéma de développement communautaire, basé sur la participation active des testeurs, est une première pour Microsoft. Il a permis de définir trois axes prioritaires dans l’évolution de Windows 10 : non seulement la continuité dans l’expérience utilisateur, mais aussi la confiance et l’interaction dite « naturelle », par la voix, les gestes, voire le regard.

Vice-président du Windows Group, Joe Belfiore est revenu sur quelques-uns des éléments ajoutés depuis le lancement du programme Windows Insider. Le menu Démarrer peut dorénavant basculer en plein écran ; les notifications accessibles sur la droite de l’interface via le panneau Action Center se sont enrichies, avec par exemple des champs de saisie permettant d’interagir avec des applications. Microsoft a par ailleurs peaufiné le mode Continuum, grâce auquel l’OS peut basculer quasi instantanément du mode PC au mode tablette – et vice versa.

Cortana aussi a pris du galon. L’assistance vocale s’appuie toujours sur la puissance du cloud et du moteur de recherche Bing. Elle commence à comprendre des phrases de plus en plus complexes et se montre plus « proactive » dans l’affichage de notifications. Déjà accessible sur Windows Phone en version alpha ou bêta selon les pays, Cortana bénéficiera d’une intégration soignée sur les PC. Elle permettra par exemple de chercher des fichiers en local ou de proposer des informations liées à l’utilisation de logiciels.

Un pour toutes, toutes pour un

Windows 10 trouvera aussi sa place sur les petites tablettes et les smartphones. En y ajoutant les ordinateurs fixes et portables, cela fait de nombreux formats à gérer. Pour autant, les développeurs n’auront qu’une application à coder. Celle-ci s’adaptera de façon dynamique aux caractéristiques de chaque appareil. Une possibilité ouverte par l’architecture même de l’OS, basé sur un coeur système unique.

Ces applications « universelles » pourront être développées aussi bien en 32 bits qu’en 64 bits. Nombre d’entre elles – à l’image d’Office, sur lequel Joe Belfiore s’est longuement attardé – exploiteront OneDrive pour établir des passerelles entre les différents terminaux. Les serveurs de Microsoft seront mis à contribution à travers des fonctionnalités plus inattendues, comme avec l’application Photos : élimination des doublons, amélioration des images, création automatique d’albums en détectant les lieux ou les personnes.

Le cloud sera également au coeur de l’agrégateur de contacts People, du lecteur de musique (qu’il sera possible de stocker dans OneDrive « d’ici un à deux mois ») ou encore du service de cartographie-GPS Maps (transfert de cartes d’un PC vers un smartphone).

This is Spartan

Pas de date de sortie communiquée pour Windows 10. On sait toutefois que les utilisateurs de Windows 7, Windows 8/8.1 et Windows Phone 8.1 auront un an pour bénéficier gratuitement de la mise à niveau. Pour motiver la transition, Microsoft dégaine d’autres atouts. Ainsi Terry Myerson fait-il miroiter une « nouvelle implémentation de l’expérience de navigation Web », à travers Project Spartan.

Ce navigateur, successeur désigné d’Internet Explorer, embarque un nouveau moteur et se pare d’une nouvelle interface. Il arrivera bientôt au sein de la Technical Preview de Windows 10 sur les PC et les tablettes, puis dans un second temps sur les téléphones. L’une de ses particularités, c’est cette fonction d’annotation « en temps réel » que des éditeurs comme Mozilla (avec Firefox) avaient déjà expérimentée. Microsoft va plus loin en proposant une expérience sans plugin, sur tous types d’écrans (tactiles ou non). Les pages ainsi annotées peuvent être sauvegardées et partagées.

A l’instar de Google Chrome sur Android, Project Spartan proposera un mode « lecture » consistant à présenter les pages Web dans un format standardisé que l’utilisateur pourra personnaliser comme dans un traitement de texte. A noter que les contenus seront sauvegardés en local pour permettre la consultation hors ligne. Microsoft en profite aussi pour ajouter une dose de Cortana pour « diriger l’utilisateur vers ce qui pourrait être la réponse idéale à chacune de ses questions ».

Xbox et Surface Hub

Windows 10, c’est aussi une promesse faite aux joueurs à travers l’application Xbox, qui regroupera jeux PC et console au sein d’une même logithèque associée à un répertoire de contacts et à un flux d’actualités qui permettra de poster des photos et vidéos capturées en cours de partie.

La notion de « cross-device » s’applique aussi au jeu vidéo : un joueur sur PC pourra rejoindre une partie lancée par un autre joueur sur Xbox. De même, il sera possible de jouer, en streaming, à des jeux Xbox sur PC ou tablette. Microsoft laisse aussi entrevoir les bénéfices de DirectX 12, qui « offre aux développeurs un contrôle plus direct sur le processeur et le circuit graphique ». Bilan, les performances augmenteraient jusqu’à 50 %, tandis que la consommation électrique baisserait jusqu’à 50 %, à en croire Phil Spencer, directeur de la division Xbox.

Une nouvelle build de Windows 10 sera disponible la semaine prochaine. Pour les smartphones, il faudra patienter jusqu’au mois de février. Il faudra aussi s’attendre à voir fleurir des produits plus insolites. Microsoft a donné le ton avec le Surface Hub, qui réunit, dans un écran 4K de 84 pouces, une batterie de capteurs, de caméras et de solutions de connectivité.

Autant d’éléments qui le destinent à la collaboration en entreprise. L’offre logicielle est d’ailleurs étudiée pour : un tableau blanc s’ouvre dès que l’on prend le stylet en main ; les documents partagés stockés sur les appareils environnants deviennent automatiquement accessibles ; il est possible de programmer des réunions en visioconférence que l’on fera démarrer à l’heure convenue en appuyant simplement sur un bouton, etc.

Pour démontrer le potentiel de Windows 10, Microsoft s’engage sur la piste des hologrammes avec un casque à réalité virtuelle baptisé HoloLens (ou comment « intégrer la technologie dans le monde réel », selon le CEO Satya Nadella). Plus qu’un casque, c’est véritablement un « ordinateur à porter sur soi », autonome et doté, en complément au CPU et au GPU, d’un HPU (« Holographic Processing Unit »).

C’est cette puce qui va analyser l’environnement et interpréter les actions de l’utilisateur. Les API qui lui sont associées pourront être exploitées sur tout appareil équipés de Windows 10. Si bien que Microsoft invite ouvertement les communautés qui travaillent sur des projets concurrents (Google Glass, Magic Leap, Oculus Rift…) à rejoindre l’aventure.

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Microsoft veut imposer la patte Windows 10 des smartphones aux casques à réalité virtuelle.

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Crédit photos : Microsoft

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