Windows Vista : un regain de tension entre Bruxelles et Microsoft

Mobilité

Selon la Commission européenne, plusieurs fonctions intégrées dans l’OS,
liées à la sécurité par exemple, est contraire à la législation antitrust.

Microsoft a-t-il retenu les leçons de son procès antitrust avec la Commission européenne, qui s’est notamment soldé par une nouvelle amende de 280 millions d’euros pour non-respect persistant de la décision de mars 2004 (voir édition du 12 juillet 2006) ? Au vu des derniers échanges entre la firme dirigée par Steve Ballmer et l’organe exécutif de l’Union européenne, il est permis d’en douter.

Bruxelles voit en effet d’un mauvais oeil la présence de plusieurs fonctionnalités dans Windows Vista, le prochain système d’exploitation annoncé pour novembre en direction des grands comptes et début 2007 pour le grand public. L’intégration de technologies de gestion des droits d’exploitation des contenus numérique (DRM ou mesures de protection technique), de nouveaux formats de fichiers propriétaires, d’un module de recherche en ligne sur le bureau de Vista et de l’antispyware Windows Defender sont considérés comme autant d’initiative anticoncurrentielles par les instances européennes.

Que Microsoft prenne ses responsabilités pour respecter la concurrence

A travers un courrier adressé à la direction de Microsoft, la commissaire à la Concurrence Neelie Kr?s avait fait part de ses préoccupations en la matière dès mars 2006. L’éditeur avait alors réagi en espérant que Bruxelles ne l’obligerait pas à modifier les versions européennes de Vista, notamment sur les implémentations du système liées aux aspects de la sécurité à travers son module visant à lutter contre les logiciels espions. Récemment, Microsoft avait même menacé de retarder la sortie de Vista à cause des exigences de Bruxelles.

De son côté, la Commission refuse de céder à la pression de l’éditeur. Jonathan Todd, porte-parole de la Commission à la concurrence, a notamment rappelé que la sécurité en matière de micro-informatique réside dans la bio diversité et l’innovation des solutions. Une diversité qui pourrait en pâtir « si Microsoft était autorisé à étouffer la concurrence actuelle sur le marché de la sécurité, en offrant ses produits de sécurité avec son système d’exploitation en position dominante », a déclaré le porte-parole à Reuters.

Jonathan Todd a enfin rappelé que ce n’était pas à la Commission de délivrer une autorisation de sortie pour Vista mais à Microsoft de prendre ses responsabilités en tant que quasi monopole et de s’assurer qu’il respecte les règles de concurrence fixées en Europe.