Xbox : Microsoft entre dans la danse des consoles

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Près de deux ans après son annonce, la Xbox débarque… sur le sol américain dans un premier temps. Vendue sous la barre des 300 dollars comme la PS2 de Sony, elle se présente comme la Rolls des consoles de jeux vidéo : disque dur, processeur à 733 MHz, moteur graphique nVidia, lecteur DVD, port Ethernet pour accès réseau haut débit, etc. Pour réussir son entrée sur le marché des consoles de jeux, Microsoft investit 500 millions de dollars dans le lancement de sa boîte noire.

15 novembre, 00H01. La Xbox, la console de jeu signée Microsoft, sera lancée à New York. Le boîtier noir barré d’un grand X au centre duquel trône un oeil vert fluorescent aux allures de joyau, et qui aura demandé près de deux ans de développement, symbolise l’entrée de l’éditeur de logiciels dans l’univers des constructeurs de consoles de jeux. Une façon pour Microsoft de se diversifier et d’étendre à une nouvelle plate-forme ses développements de titres ludiques. Et pour réussir cette entrée, le géant de Redmond ne lésine pas sur les moyens, ni techniques, ni publicitaires.

Qu’on en juge : la Xbox est la première console équipée d’un disque dur, de 8 Go aux dernières nouvelles. Une mémoire physique complétée par des cartes mémoire Flash de 8 Mo qui permettent de sauvegarder une partie en cours afin de la poursuivre sur une autre console. Elle n’en possède pas moins 64 Mo de mémoire vive et un processeur Intel cadencé à 733 MHz. Celui-ci est secondé par un système graphique signé nVidia et dont le processeur graphique est le même que celui de son chipset nForce, a priori un GeForce 2 MX cadencé à 233 MHz donc. Le processeur et les différents composants disposent d’une bande passante de 6,4 Go/s. Le système graphique est censé générer jusqu’à 116,5 millions de polygones par seconde tout en traitant quatre textures simultanément en résolution 1 920 x 1 080 pixels maximum.

La Xbox peut accueillir jusqu’à quatre manettes. Son lecteur DVD/CD permet la lecture des DVD vidéo (à condition d’acquérir pour 30 dollars le DVD Movie Playback Kit qui comprend notamment une télécommande) avec support de la télévision haute définition (HDTV). Ses systèmes Dolby Digital 5.1 Surround, 3D Audio et ses 256 canaux sonores délivrent une qualité sonore sans précédent pour une console de jeux. Enfin, un port réseau Ethernet 10/100 permet de relier la Xbox à un réseau et, notamment, à l’Internet haut débit via le câble ou l’ADSL, marché d’avenir selon les acteurs du jeu vidéo.

19 jeux disponibles à la sortie

La Xbox débarque avec 19 titres seulement, dont Halo, Dead or Alive 3, Oddworld : Munch’s Odyssey et Madden NFL Football. Pour alimenter sa plate-forme de divertissement, Microsoft s’appuie sur une base de 5 000 concepteurs/développeurs répartis dans le monde entier dont quelques éditeurs phares comme Electronic Arts, LucasArts, Sega ou le français Infogrames. Construite au Mexique par le groupe Flextronics, la console est commercialisée à 299 dollars (338,11 euros). Soit le même prix que la PlayStation 2 de Sony ? qui pourrait baisser ses tarifs à cette occasion, surtout après en avoir vendu 20 millions d’unités environ ? mais 100 dollars de plus que la GameCube de Nintendo qui arrivera le 18 novembre aux Etats-Unis.

En attendant la GameCube

Si la Xbox présente, techniquement, tous les atouts d’une console aussi performante que séduisante, la société de Bill Gates devra faire ses preuves sur un marché (consoles et jeux) estimé à 32 milliards de dollars pour 2006 selon le cabinet londonien Informa Media. Le marché est certes prometteur, il n’en est pas moins difficile de s’y installer et d’y rester. Sega, qui a abandonné la construction de la Dreamcast, en sait quelque chose (voir édition du 24 janvier 2001). Microsoft va notamment s’appuyer sur sa puissance financière pour accompagner le lancement de la Xbox d’un budget publicitaire massif de 500 millions de dollars. En France, il faudra patienter jusqu’au 14 mars 2002 avant de pouvoir regarder en face le joyau vert de la Xbox.