XML entre désirs et contraintes

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Les échanges de données informatisées pourraient connaître une nouvelle dimension par l’adoption d’une norme standard qui faciliterait la communication entre entreprises. Le format XML est désigné non officiellement comme norme standard. Toutefois les contraintes liées à sa mise en application sont nombreuses et les sociétés semblent traîner les pieds.

L’évolution du commerce repose sur un point primordial, celui de l’échange. Tout comme les voies maritimes, routières et ferroviaires ont développé les échanges entre les villes et les gens, les échanges de données informatisées (EDI) devraient permettre la croissance du commerce électronique. Les entreprises doivent pouvoir communiquer électroniquement avec leurs fournisseurs, leurs clients sans aucune contraintes liées à des solutions spécifiques de gestion du format de l’information. Jusque récemment, les entreprise qui voulaient faire de l’EDI passaient par un éditeur de logiciel qui proposait sa solution. « L’entreprise devait alors installer le logiciel adéquat chez ses fournisseurs », précise Jean-Christophe Cimetière, Directeur de Techmetrix Research USA, un cabinet d’analyse technologique. Le coût par conséquent augmentait, mais surtout limitait les échanges. L’apparition de la norme XML, langage standard qui permet de structurer et de décrire des données sur Internet, permettra ainsi une uniformisation des échanges de données.

Toutefois la normalisation du standard XML prend du temps. « Si tout le monde est d’accord sur le choix d’XML comme norme standard, sa mise en place est plus délicate », déclare Jean-Christophe Cimetière. Et d’ajouter qu’il faut au préalable définir un certain nombre de critères propre aux corporations. Ces dispositions nécessaires à la spécification des métiers freinent la mise en place du XML. L’Hacèm Belkhodja, responsable de produits chez Computer Associates semble plus pessimiste. « On en parle beaucoup mais il n’y a pas grand chose de fait », ironise-t-il. En se référant aux marchés de la grande distribution, L’Hacèm Belkhodja estime que les distributeurs ont effectivement un oeil sur le format XML, mais que devant la multitude de solutions spécifiques déjà utilisées (edifact ou gencod…), ils ne semblent pas prêts à opter pour l’utilisation d’une norme standard. « Face à ces dépenses de réorganisation, de mise en place de nouveaux logiciels, la grande distribution doit être persuadée de rentrer dans ses frais et de dégager un bénéfice » estime-t-il. Selon lui une meilleure gestion des stocks par XML comportant un vocabulaire précis aux corporations pourrait être le déclencheur.

Selon IBM, en 1999, 57 % des sociétés dans le monde utiliseraient le format XML. Le groupe Acer, fabricant de matériel informatique qui a opté pour le standard XML pour ces échanges annonce quant à lui une économie de 20 millions de dollars et une réduction de son cycle d’achat de 3 semaines à 2 jours.

La standardisation du XML aura en revanche un impact favorable sur son coût, car la norme ne sera pas la propriété d’une seule société. « les conséquences immédiates permettraient aux petites et moyennes structures de faire elles aussi des échanges de données informatisées »déclare Manuel Guerrero, Market manager chez IBM.