Yahoo n’est pas encore assuré de terminer chez Verizon

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Verizon estime que l’acquisition de Yahoo pourrait contractuellement être remise en cause après le hack subi par le groupe Internet pionnier.

Verizon veut-il encore de Yahoo ? Pas évident, à en croire Craig Silliman.

Le directeur juridique du groupe télécoms américain intervenait ce jeudi dans le cadre d’une table ronde organisée à Washington.

Il y a déclaré avoir « des raisons de croire » que le piratage massif subi par Yahoo pourrait justifier la révocation du contrat signé cet été.

Le contrat en question porte sur l’acquisition, par Verizon, de l’essentiel des activités de la société Internet pionnière, pour 4 825 800 dollars.

La FTC (Federal Trade Commission, assimilable à la DGCCRF française) a donné son feu vert à l’opération, que doit encore valider la Commission européenne.

Dans la pratique, Verizon ne doit pas s’emparer directement de Yahoo. Il est censé absorber une filiale montée pour l’occasion et la fusionner avec AOL, dont le CEO Tim Armstrong prendrait le contrôle du nouvel ensemble.

Sauf qu’il existe, dans l’accord, une clause selon laquelle la transaction peut être remise en cause s’il y a lieu de penser qu’un événement « peut avoir un effet négatif sur l’entreprise [achetée], sur ses actifs, sur ses résultats ou sur sa situation financière ».

Réfléchir avant d’agir

Dans l’absolu, le hack répond à cette définition : le bilan officiel est d’au moins 500 millions de comptes, sachant qu’on voit circuler des estimations crédibles allant jusqu’au milliard d’utilisateurs touchés.

Ce qui pose particulièrement problème à Verizon, c’est le timing des événements.

La nouvelle ne lui est parvenue que très peu de temps avant l’officialisation du piratage le 22 septembre dernier. Or, il semble que certaines personnes chez Yahoo étaient informées – dont la patronne Marissa Mayer depuis le mois de juillet – et qu’elles ont préféré ne pas communiquer, de peur de compromettre la revente du cœur d’activité de la société.

Le dénommé Ronald Schwartz, résident de New York, invoque cet argument devant la justice californienne dans le cadre d’une plainte qu’il entend transformer en recours collectif.

Du côté de Yahoo, on assure, comme le souligne Reuters, être « confiant » quant à la finalisation du deal.

Craig Silliman est moins affirmatif. Il considère que de nombreuses informations manquent encore à Verizon pour « prendre une décision réfléchie ».

La semaine passée, on évoquait déjà des velléités de renégociation du contrat. Il était, en l’occurrence, question de discussions houleuses avec le top management de Yahoo autour d’un rabais d’un milliard de dollars.

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