Yahoo va-t-il vraiment rebondir avec Marissa Mayer ?

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Le licenciement du numéro 2 de Yahoo est interprété comme un aveu de faiblesse pour Marissa Mayer. Malgré ses efforts pour réveiller le groupe pionnier de l’Internet.

Le licenciement de Henrique de Castro, considéré comme le numéro deux de Yahoo, constitue-t-il un aveu de faiblesse de la part de Marissa Mayer qui affiche sa volonté à redresser la barre du groupe Internet ? Difficile de ne pas faire un examen de conscience car c’est elle débauché en octobre 2012 ce top manager venu de Google (idem pour elle) à prix d’or.

Les Echos.fr a sorti sa calculette entre les engagements pris pour sa rémunération à son arrivée (39 millions de dollars perçus, en cash et en actions), son salaire (600 000 dollars et différents bonus et stock options) et son indemnité de départ (20 millions de dollars). Bilan : Henrique De Castro a engrangé 109 millions de dollars. Avec un résultat décevant au bout du compte au bout de 16 mois de collaboration : le niveau des revenus publicitaires de Yahoo restent décevant.

Cité par l’AFP, Rob Enderle, analyste notoire du monde des nouvelles technologies de la Silicon Valley, déclare : « Il y a un proverbe qui dit que (…) si l’on recrute quelqu’un de chez Google, c’est parce que (ses dirigeants) voulaient que cette personne parte. Cette affaire laisse penser qu’il y a peut-être du vrai dans ce proverbe ».

Le départ de Henrique de Castro a entraîné un bouleversement en termes d’organisation. Un échelon intermédiaire saute et les principaux top managers reportent désormais directement à Marissa Mayer. Mais Recode.net a signalé un nouveau départ simultané mais moins médiatisé : Jai Singh, rédacteur en chef du portail Yahoo dont l’arrivée dans le groupe remonte à mi-2011 (c’est-à-dire avant l’arrivée de Marissa Mayer aux commandes de Yahoo), a quitté la société. D’autres recrues du monde des médias ont été annoncées entretemps comme la célèbre Katie Couric qui prend en main la partie vidéo du portail.

Lors du CES de Las Vegas qui s’est déroulé début janvier, Marissa Mayer est montée au créneau pour dévoiler un certain renouvellement de la stratégie publicitaire : lancement d’une nouvelle marque unifiée (Yahoo Advertising) et présentation d’une nouvelle plateforme publicitaire (Yahoo Ad Manager), qui sert de suite fédératrice pour les annonceurs en ligne afin de gérer leurs achats d’espaces sur l’inventaire du réseau Yahoo mais pas seulement…

Yahoo, le RIM du Web ?

Il va falloir rebondir car les perspectives d’eMarketer sur la part de marché e-pub de Yahoo aux Etats-Unis sont inquiétantes. Le groupe pionnier de l’Internet perdrait de l’influence face à Facebook. Sans compter sur Google au-dessus de la mêlée. Le rapprochement Microsoft – Yahoo (technologique et commercial mais pas capitalistique) n’a pas porté ses fruits. A se demander si l’alliance demeure pertinente tant aux Etats-Unis qu’en Europe…

Pourtant, depuis son arrivée, Marissa Mayer se montre très énergique pour réveiller la maison Yahoo. Cap sur le mobile, multiplication des rachats de start-up (l’apothéose étant atteint l’acquisition de Tumblr en mai 2013), intégration de nouveaux talents pour donner un nouvel élan à la création en interne, services fédérateurs modernisés (Yahoo Mail remodelé bien qu’imparfait)…

En 2014, la CEO devra montrer que tous ses efforts portent ses fruits et que sa vision est bonne. Les résultats financiers de Yahoo pour le quatrième trimestre et l’année fiscale 2013 seront dévoilés le 28 janvier. En attendant, Marissa Mayer est attendue au Forum économique de Davos.

Pas évident de rebondir quand un observateur high-tech aguerri comme Benedict Evans ‏(@BenedictEvans) considère que l’intérêt que porte les journalistes high-tech américains à Yahoo est « disproportionné ». Avec cette sentence sans appel à ses yeux : « C’est le RIM du Web. »  Un enterrement de première classe.

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