YouTube avance à tâtons vers l’exploitation commerciale de ses vidéos

Mobilité

La plateforme, qui vient de fêter ses trois ans d’existence, étudie les contenus qu’elle pourrait monétiser.

Google s’intéresse aux moyens de générer des profits sur sa plateforme de vidéos en ligne YouTube. Le succès du site n’est plus à prouver : plusieurs centaines de milliers de vidéos sont téléchargées quotidiennement et chaque utilisateur passe en moyenne près d’une heure par mois sur le site. Il est donc temps que Google exploite ce qui pourrait devenir la nouvelle vache à lait du Web. YouTube a un énorme potentiel, mais l’interprétation des données disponibles manque, a expliqué Brian Cusack, responsable des ventes de YouTube, lors d’une conférence à Miami lundi 3 mars.

Au cours des deux prochains semestres, le site de partage de vidéos en ligne projette de mettre en ligne davantage de données exploitables, notamment des informations sur l’usage des vidéos intégrées sur des sites externes. Une annonce qui intervient alors que le géant de la recherche en ligne a dévoilé la semaine dernière son nouveau service de publicité contextuelle pour vidéos, Google AdSense for video.

Méconnaissance des contenus

YouTube, dont un tiers de l’audience provient des Etats-Unis, dispose de sites adaptés dans une vingtaine de pays, dont la France, la Russie ou encore le Japon. L’entreprise californienne essaie de s’adresser à cette audience globale, en séparant le contenu qui peut traverser les frontières du contenu qui n’a d’intérêt que localement. « C’est une initiative énorme pour 2008 », a souligné Brian Cusack, ajoutant que YouTube souhaite travailler avec des détaillants ayant des stratégies marketing à l’international.

YouTube a pris son temps avant de vraiment réfléchir à une stratégie commerciale. Essentiellement par méconnaissance et manque de contrôle du contenu des vidéos, le site dispose de peu de bannières publicitaires ou d’annonces sponsorisées. La publicité sur des vidéos YouTube se trouve sur des clips dits professionnels d’environ 1500 partenaires commerciaux, comme la NBA, CBS ou encore le groupe Universal Music.

Selon Brian Cusack, la publicité qui marche sur YouTube n’est pas la même que celle que l’on voit à la télévision. Les annonces doivent être « authentiques au format » (YouTube), précise-t-il, ajoutant que l’interactivité joue un rôle important sur le site. La marque Heinz a par exemple lancé un concours invitant les internautes à créer un spot publicitaire sur YouTube. A quand une grande marque française déléguant la création de ses spots sur YouTube ?