YouTube : la délicate bascule vers le premium

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Google songerait à rompre avec le business model historique de sa plate-forme de streaming vidéo YouTube en lançant une offre payante sans publicité.

Depuis son lancement en 2005 et son rachat l’année suivante par Google pour 1,65 milliard de dollars, YouTube repose sur un modèle économique construit essentiellement autour de la publicité, avec notamment le format pré-roll (affichage d’une annonce vidéo quelques secondes avant la visualisation d’une vidéo de contenu).

Ce business model avait sensiblement évolué en 2013 avec la mise en place de chaînes thématiques payantes. La prochaine étape pourrait bientôt être franchie avec un système d’abonnement permettant de supprimer la publicité. L’utilisateur serait libre de choisir cette offre uniquement pour certains types de vidéos, typiquement ses centres d’intérêt ou les sujets d’actualité. La tarification varierait en fonction du nombre d’options de filtrage retenues (sachant que le « 100 % gratuit » resterait disponible).

C’est ce qu’a laissé entendre Susan Wojcicki lors de son intervention ce lundi dans le cadre de la conférence Code/Mobile organisée à Half Moon Bay (Californie). La patronne de YouTube – investie au mois de février en remplacement de Salar Kamangar – serait entrée en phase de négociations avec plusieurs partenaires pour leur exposer cette nouvelle approche qui impliquerait des efforts de promotion sur des programmes dédiés.

Le Wall Street Journal, qui s’appuie sur les témoignages de sources dites « proches du dossier », évoque un service dédié avant tout aux mobinautes : esquiver les publicités est plus compliqué sur les smartphones et les tablettes que sur les ordinateurs, où un clic suffit pour changer d’onglet. En outre, les pré-rolls consomment de la data, quand bien même il est possible de les fermer après 5 secondes.

Cette transition vers un modèle « semi-premium » pourrait s’accompagner d’une dimension de streaming musical favorisant une consultation en illimité. Voici plusieurs mois que Susan Wojcicki et ses équipes travaillent sur une telle offre… dont le lancement est régulièrement repoussé, la faute à « un manque d’originalité par rapport aux autres plates-formes existantes ».

Tout le défi consiste à ne pas cannibaliser l’audience de YouTube, qui revendique plus d’un milliard de visiteurs uniques par mois et que plusieurs études présentent comme le service le plus utilisé aux Etats-Unis par les jeunes de 12 à 24 ans pour rester au courant des tendances musicales. Dans cet esprit, Google pourrait s’orienter vers une proposition de valeur « à la Netflix ». Sachant que le groupe Internet exploite déjà un service premium de streaming musical (All Access via Google Play).

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