Yves Le Mouël (Fédération française des télécoms) : « L’Internet illimité n’est pas enterré »

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Interview : les opérateurs membres de la FFT n’envisageraient pas de mettre un terme au débit fixe illimité. Ce qui n’empêche pas chaque opérateur de réfléchir à des « limites théoriques ».

ITespresso.fr : Il n’existe vraiment pas de projet commun des opérateurs de limiter le haut débit fixe ?
Yves Le Mouël : Absolument pas. L’Internet illimité n’est pas enterré.

ITespresso.fr : Pas de réflexions ou de débats dans le sens d’une quelconque limitation au sein de la FFT ?
Yves Le Mouël :  Pas au niveau de la FFT. Maintenant, je ne parle pas au nom des équipes marketing de chaque opérateur qui sont libres d’élaborer leurs projets chacun de leur côté. Cela m’étonnerait qu’elles évoquent ce sujet tant qu’elles n’auront pas d’offres à mettre sur le marché.

ITespresso.fr : Néanmoins, au sein de la FFT, vous évoquez les problèmes techniques liés à la saturation des réseaux et des éventuels abus des clients…
Yves Le Mouël : Dans le mobile, la question de la saturation des bandes de fréquences est une réalité. Et les opérateurs ont répondu dans leurs offres à ce type de problématique technique. Dans le fixe, il n’y a pas de problème de saturation. Le travail des opérateurs consiste à anticiper ce qui va se passer dans six mois ou dans trois ans. Quand on voit la courbe des usages, les opérateurs se posent des questions sur les réponses à apporter. Soit ils apportent des réponses techniques (passer du cuivre à la fibre par exemple), soit ils travaillent sur des réponses marketing. Mais aujourd’hui, personne ne signale de saturation de réseaux.

ITespresso.fr : Comment expliquer dans ce cas qu’au printemps, Stéphane Richard, P-DG de France Telecom – Orange, a évoqué sur BFM des pistes de réflexion sur la manière de moduler les téléchargements réalisés par les clients haut débit en fonction de créneaux horaires ? C’est un exemple de limite, non ?
Yves Le Mouël : Cette réflexion existe. Elle doit avoir lieu pour évaluer les futurs besoins des opérateurs et déterminer les réponses techniques et marketing à apporter. Et, encore une fois, les opérateurs ne viennent surtout pas partager ces informations au sein de la FFT.

ITespresso.fr : Avec l’essor de la fibre (et les débits symétriques qui favoriseront l’usage de la vidéo et le partage de fichiers), ce débat du plafonnement du Net pourrait prendre de l’importance…
Yves Le Mouël : La fibre à domicile n’en est qu’à son balbutiement. C’est un nouveau réseau concret qui apporte des perspectives inexplorées. Les opérateurs sont en mesure de proposer des débits à 100 Mbit/s en descendant et à 50 Mbit/s en montant. On sait aussi qu’au delà des laboratoires, on est déjà en mesure de fournir un Gbit/s pour le client final. Une fois le réseau fibre installé, on saura faire de la couleur dans les fibres, moduler et augmenter les débits à volonté.

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