ZTE porté par la 4G sur fond de guerre des brevets

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Le déploiement des réseaux 4G porte l’activité de ZTE, qui mène en parallèle un front contre Huawei dans une affaire de propriété intellectuelle.

Le déploiement à grande échelle des réseaux 4G, l’extension des capacités des infrastructures existantes et l’optimisation des performances pour accompagner l’émergence de nouveaux services mobiles profite à ZTE.

L’équipementier chinois a dégagé, sur le 1er trimestre 2015, un chiffre d’affaires de 20,99 milliards de yuans (3,14 milliards d’euros), en hausse de 10,21 % sur un an. Le bénéfice net ressort en progression de 41,91 %, à 882,93 millions de yuans (132,2 millions d’euros), surpassant assez significativement les attentes des analystes.

Si le résultat d’exploitation de la branche dédiée aux équipements réseau (routeurs, systèmes de communication sans fil…) augmente de 8,92 % d’une année sur l’autre, celui de la division mobilité est également en hausse (+ 6,97 %). Mais la plus forte progression est à mettre à l’actif des logiciels et services : + 23,38 %, avec une dynamique particulièrement favorable pour la vidéo.

L’attribution d’une nouvelle vague de licences 4G en Chine (FDD-LTE) a stimulé les investissements des opérateurs dans les infrastructures de réseau mobile très haut débit. Des démarches favorisées par les plans gouvernementaux autour du cloud, du big data et des villes intelligentes.

Huawei pense aussi à la 5G, avec deux grands axes de réflexion : les nouveaux modèles économiques et l’équilibre sécurité/vie privée.

Le bilan financier du 1er trimestre 2015 – document PDF, 29 pages – fournit également un éclairage sur la répartition du capital de la société. A travers différentes structures dont Shenzhen Zhongxingxin Telecommunication Equipment, l’État chinois possède près d’un tiers des parts.

La loi des brevets

Entre le 1er janvier et le 31 mars 2015, la trésorerie de ZTE est restée stable, à environ 18,5 milliards de yuans. On notera cette augmentation des investissements en R&D, annoncés à 2,57 milliards de yuans sur le trimestre, contre moins de 2 milliards à la même période en 2014.

A défaut d’être chiffrées, les perspectives de ZTE sur le court terme sont concrètes : le groupe vise avant tout l’Internet des objets. Mais il lui faudra veiller sur un autre front : celui des brevets.

Le catalyseur, c’est ce consensus trouvé par Qualcomm avec les autorités antitrust chinoises. Il a mis fin aux accords de licences croisés à travers lesquels les clients du groupe américain spécialiste des semi-conducteurs pouvaient accéder sans contrepartie aux portefeuilles des uns et des autres.

Concernés au premier chef, ZTE et Huawei se retrouvent aujourd’hui en conflit. Dans un lettre publique datée du 21 avril 2015 (et postée sur le réseau social Weibo, présenté comme « le Facebook chinois »), ZTE accuse son compatriote d’exploiter abusivement un brevet technologique lié à la capture de photos sur les terminaux mobiles.

Les modèles visés sont les smartphones P8 et Honor X2, positionnés en haut de gamme. Menacé de poursuites en justice, Huawei a réfuté, par communiqué, toute pratique illégale.

Comme le souligne Reuters à l’appui de sources dites « proches du dossier », ZTE avait anticipé le conflit qui allait naître de l’accord entre Qualcomm et le gouvernement chinois. L’équipementier cherche depuis plusieurs années à protéger son portefeuille de brevets et à obtenir des royalties auprès de qui de droit.

Crédit photo : Lewis Tse Pui Lung – Shutterstock.com

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