9Télécom s’envole vers les 2 Mbits/s

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La marque téléphonie de l’opérateur LDCom propose un nouveau forfait à 2 Mbits/s pour 39 euros. Le fournisseur d’accès enrichira prochainement son offre avec la télévision sur ADSL et de nouveaux débits.

9Télécom vient d’enrichir, le 9 décembre 2003, sa gamme de forfaits Internet. Aux 128, 512 et 1 024 Kbits/s s’ajoute aujourd’hui le forfait à 2 048 Kbits/s pour 39 euros par mois, sous réserve de souscrire à la présélection téléphonique chez l’opérateur. Sinon, le prix augmente de 5 euros à 44 euros/mois. Comme pour les précédents forfaits, aucun frais d’activation n’est facturé mais les frais de résiliation s’élèvent à 99 euros si le client se désabonne dans les 24 mois après la souscription. Au delà, c’est gratuit. Autre restriction : seuls les internautes situés sur le réseau dégroupé par LDCom, dont 9Télécom est la marque pour la téléphonie, bénéficieront de l’offre. Quant au modem, il s’agit du boîtier maison Tout9 proposé à 30 euros (70 % de réduction) jusqu’au 30 avril 2004.

Il est évident que les 2 Mbits/s intéresseront avant tout les amateurs de téléchargements, de vidéo notamment, même si les conditions d’utilisation du service précisent que « le téléchargement de contenu doit être fait dans le respect des règles de la propriété intellectuelle ». Les 2 Mbits/s permettent de rapatrier un fichier quatre fois plus vite qu’en 512 Kbits/s. A débit constant, une vidéo DivX d’environ 700 Mo sera, en théorie, téléchargée en 45 minutes environ. Un gain de temps qui risque effectivement de séduire plus d’un internaute. « Nous sommes sur un marché où c’est l’offre qui fait la demande », déclare-t-on du côté du service communication du FAI, « nous pensons qu’il y a une véritable opportunité pour le 2 Mbits/s qui offre un confort de navigation inégalé. » La guerre des hauts débits

D’autant que les offres à 2 Mbits/s destinées au grand public ne sont pas légion en France – seul Free est en mesure de le proposer. Il a d’ailleurs officialisé ce débit sur son réseau dégroupé quelques jours avant le lancement de l’offre de 9Télécom (voir édition du 5 décembre 2003). Une annonce visant à contrecarrer le nouveau forfait de 9Télécom puisque, dans les faits, Free offrait les 2 Mbits/s depuis plusieurs mois et à moins de 30 euros, soit 9 euros de moins que le forfait de son concurrent direct. C’est donc la guerre ouverte entre les deux opérateurs, principaux acteurs du dégroupage sur l’ADSL grand public.

Outre les tarifs, Free a su prendre de l’avance sur deux points : la téléphonie sur IP via la Freebox (le modem du FAI) lancée cet été (voir édition du 18 août 2003) alors que l’offre équivalente chez 9Télécom, la Tout9, n’est arrivée que le 15 octobre (mais à un tarif forfaitaire plus attractif de 27 euros, voir édition du 30 septembre 2003). Enfin, Free a également lancé son offre de télévision sur ADSL en début de mois (voir édition du 27 novembre 2003) alors que LDCom programme une offre équivalente pour début 2004 avec Canal+. Pour l’occasion, les débits devraient considérablement augmenter pour faire passer un flux MPEG-2 dans de bonnes conditions. Reste à savoir si les internautes qui ne regarderont pas la télévision bénéficieront quand même de l’élargissement de la bande passante comme c’est le cas chez Free. La direction de 9Télécom ne cache pas son intention d’étoffer ses débits. « Nous sommes sur une technologie qui peut offrir 6 ou 7 Mbits/s », déclare un porte-parole. Il faut donc s’attendre, dans les mois qui viennent, à de nouvelles offres à débits supérieurs.

France Télécom en embuscade

D’ici quelques mois, les services proposés par Free seront comparables à ceux de 9Télécom. La différence se fera donc sur les tarifs, la qualité de service et l’accessibilité des offres intrinsèquement liées au dégroupage. Terrain sensible où il est difficile de comparer les chiffres. Si Free annonce étendre son réseau sur une vingtaine de villes de province en plus de Paris et sa banlieue, LDCom prétend avoir dégroupé 100 000 lignes début décembre et s’impose sur 33 agglomérations. Une centaine est prévue pour la mi-2004. « Soit 75 % des internautes équipés d’un ordinateur », estime-t-on chez le FAI. De son côté, France Télécom préfère parler de population globale dont près de 80 % peut accéder à l’ADSL (voir édition du 3 décembre 2003). Une situation de concurrence où l’opérateur historique, largement dominant sur le marché de gros du haut débit avec 90 % des lignes dans son giron (par l’intermédiaire notamment de sa filiale Wanadoo), vient jouer les trouble-fête puisqu’il prévoit lui aussi de lancer prochainement une offre de télévision sur IP en partenariat avec TF1 (voir édition du 5 septembre 2003). Avec de nouveaux tarifs en prévision revus à la baisse et destinés aux FAI (option 5), donc Wanadoo, la nouvelle offensive de France Télécom risque de considérablement compliquer la tâche des opérateurs alternatifs.