Adblock Plus enchaîne les victoires juridiques en Allemagne

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Comme ses homologues de Hambourg et Munich, la cour régionale de Cologne a déclaré légal l’usage des bloqueurs de publicité sur Internet.

Et de trois, comme le nombre de décisions rendues en faveur d’Eyeo par la justice allemande.

L’éditeur d’Adblock Plus a été relaxé de tous les griefs portés à son encontre par Axel Springer*.

Le groupe média présent dans une quarantaine de pays avait engagé des poursuites auprès de la cour régionale de Cologne, ville où se trouve le siège d’Eyeo.

Ses démarches se sont soldées sur un échec : les juges ont déclaré légal l’usage des bloqueurs de publicité sur Internet.

La cour régionale de Hambourg avait rendu les mêmes conclusions en avril après une saisine de Zeit Online GmbH et Handelsblatt GmbH, qui exploitent respectivement les sites Zeit.de et Handelsblatt.com. Principal élément du verdict : les internautes doivent conserver le contrôle de ce qui s’affiche sur leur écran… y compris avec une solution de type Adblock Plus.

Eyeo avait remporté une autre victoire au mois de mai devant la cour régionale de Munich, face aux diffuseurs RTL et ProSiebenSat.1. La juridiction avait considéré que son bloqueur de publicités n’avait rien d’anticoncurrentiel, étant donné que ce sont les utilisateurs qui choisissent de l’installer.

A Hambourg, la procédure s’est déroulée en deux temps. Axel Springer a d’abord fait valoir la diffusion de publicité par la presse comme un « droit constitutionnel ». Dès lors, aucun produit ne devrait être autorisé à bloquer ladite publicité.

Son argument rejeté, le groupe propriétaire de Télé Magazine, de Seloger.com ou encore de Marmiton.org s’était attaqué au programme Acceptable Ads, qui consiste en un système de liste blanche permettant de « filtrer les pubs non gênantes ».

Pour entrer dans cette catégorie, les publicités doivent de préférence être statiques (pas d’animations, de sons), contenir du texte et pas d’images susceptibles de détourner l’attention, mais aussi être « idéalement placées ». En l’occurrence, ne pas masquer de contenu, ne pas couper le flux de lecture, ne pas requérir de défilement pour accéder au contenu, ne pas occuper plus d’un tiers de la page à l’horizontale et être aisément distinguables, avec par exemple une bordure ou une couleur de fond différente.

Adblock Plus n’est pas capable de faire lui-même le tri : des accords de « coopération » ont été signés avec des éditeurs et des annonceurs. Mais sous quelles conditions ? Moyennant contrepartie financière, assure Axel Springer.

Eyeo ne dément pas l’existence desdites listes blanches, mais assure que 90 % des sites y figurant sont ajoutés « sans contrepartie ». Et que les 10 % restants sont des entreprises qui « perdraient énormément de revenus si elles étaient en liste noire » (comprendre Amazon, Google ou encore Microsoft, qui payent probablement pour passer outre les mailles du filet).

Opérationnel par défaut mais désactivable par l’utilisateur, l’Acceptable Ads n’a pas rencontré d’opposition de la part de la justice allemande, qui en a validé le principe, déboutant par là même Axel Springer.

* Axel Springer s’est distingué cette semaine en prenant le contrôle de Business Insider. Le groupe média a investi 343 millions de dollars pour porter de 9 % à 97 % sa participation au capital du pure player de la presse en ligne.

Crédit photo : lmilian – Shutterstock.com

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