Affichage des prix : la DGCCRF épingle les sites de ventes privées

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Selon la Fevad, le gouvernement étudie une révision de la loi sur la publicité en matière de réduction de prix, qui concernerait ce segment e-marchand.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pointe du doigt les méthodes employées par les sites de ventes privées pour attirer les clients. Leur principal argument de vente : des prix « imbattables » pour des produits de marque (habillement, électroménager, bijoux, etc.) lors de ventes flash, lancées pendant quelques heures ou quelques jours.

Seul souci : selon la DGCCRF, ces sites induiraient les internautes en erreur en n’affichant pas des prix de référence valables à côté des prix réduits proposés par ces plates-formes. Sur les 45 sites spécialistes des ventes privées contrôlés par l’organisme au premier semestre, « deux seulement ont été en mesure de prouver l’existence d’un prix de référence », a précisé la DGCCRF. Le prix de référence est le prix généralement constaté pour un même produit dans différents points de ventes.

Le prix de référence permet ainsi au consommateur de se faire une idée plus précise des rabais effectués par un commerçant. « S’ils ne peuvent justifier d’un prix de référence effectivement pratiqué, les sites de ventes privées ne doivent pas annoncer de rabais et doivent se limiter à une communication commerciale sur des prix bas », estime la DGCCRF.

La rédaction de Vnunet.fr a pu constater que le site Vente-Privee.com, le leader sur ce secteur en France, affiche, lors de ses ventes flash, des prix barrés (le prix fort) aux côtés des prix englobant la réduction proposée par le site. Reste à savoir si les prix barrés affichés par ce site correspondent bien aux prix de référence pouvant être constatés dans d’autres types d’enseignes…

Au sein de la Fevad, on parle de « sites de ventes évènementielles »

Contacté par Vnunet.fr, Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), explique que le gouvernement travaille actuellement à la révision de l’arrêté 77-105 P datant de 1977, qui prévoit que la publicité en matière de réduction de prix « doit mentionner, outre le prix réduit annoncé, le prix de référence, qui ne peut excéder le prix le plus bas effectivement pratiqué par l’annonceur pour un article similaire, dans le même établissement, au cours des 30 derniers jours précédant le début de la publicité ».

La révision de cet arrêté pourrait concerner la période des 30 derniers jours précédant le début de la publicité. Une telle disposition ne peut en effet pas concerner les sites « de ventes évènementielles », commme les qualifie la Fevad, qui ne proposent pas des produits non dégriffés à la vente avant la mise en place des ventes flash à prix réduits.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que l’organisme affilié au ministère de l’Economie passe au crible les pratiques commerciales des e-commerçants. En mars 2007, la DGCCRF avait dévoilé les pratiques commerciales pas toujours transparentes de onze services de comparateurs de prix sur Internet.

Mais certains de ces acteurs du commerce électronique font preuve de bonne volonté : en juin dernier, sous l’égide de la Fevad, sept sites comparateurs, comme Kelkoo ou Shopping.com, ont signé une charte de déontologie exposant des règles à respecter en matière de loyauté et de transparence dans la collecte et la présentation des informations que ces sites présentent.