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Airbnb : le levier optimisation fiscale est toujours enclenché en France

Plus de 8 millions de voyageurs accueillis, pour 300 000 offres de logements revendiquées en fin d’année : l’attractivité et le dynamisme d’Airbnb en France sur l’année 2016 contrastent avec les 92 944 euros d’impôts dont la société s’est acquittée pour cette même période.

Le Parisien, qui révèle ce montant, le dit « toujours ridiculement bas », quand bien même il est plus élevé que les 69 168 euros versés en 2015 sur un chiffre d’affaires déclaré de 4 958 700 euros (et un résultat net à 97 200 euros).

La plate-forme de location entre particuliers affiche des revenus similaires (5 124 800 euros) sur son exercice 2016, pour un résultat net à 237 900 euros. Ce alors même qu’elle affirme que la France constitue l’un de ses principaux marchés avec, comme vitrine, Paris, qui compte plus de 65 000 annonces, contre environ 55 000 à Londres, 24 000 à Rome et 20 000 à Barcelone (Statista, octobre 2016).

En toile de fond, des techniques d’optimisation fiscale que scrute notamment, sous l’angle de l’économie collaborative, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

Le Parlement s’y intéresse également. La question prégnante avait transparu, durant la précédente législature, dans les propos de Yann Galut. L’intéressé, alors député PS du Cher, avait demandé que la richesse soit imposée « là où elle est créée », quand bien même Airbnb « serait dans la légalité d’un strict point de vue juridique ».

Un tour en Irlande

Dans le même esprit, Emmanuel Macron avait listé, parmi ses promesses de campagne, l’ambition de porter, au niveau européen, une démarche d’imposition des prestations de services électroniques sur la base du chiffre d’affaires réalisé dans chaque État membre.

Les conditions générales d’utilisation d’Airbnb, dont la dernière révision est entrée en vigueur le 19 juin 2017, donnent un aperçu du montage financier : tout utilisateur qui réside en dehors des États-Unis et de la Chine conclut un contrat avec une filiale du groupe basée en Irlande, où le taux d’impôt sur les sociétés est, à 12,5 %, l’un des plus bas d’Europe.

Quant aux paiements, ils sont pris en charge par une entité implantée au Royaume-Uni.

La branche française n’effectue officiellement que du «marketing » pour le compte d’Airbnb Ireland UC. Prestations en contrepartie desquelles elle « refacture les coûts supportés, majorés d’une marge ».

Airbnb, qui se montre parfois coopératif à l’image de ses engagements en matière de collecte de la taxe de séjour, se révèle moins entreprenant sur le volet fiscal, affirmant se conformer aux règles et payer toutes les taxes dues, « là où nous opérons ».

La plate-forme évoque régulièrement sa contribution à l’économie française, estimée, sur la base d’une étude commandée par ses soins, à 6,5 milliards d’euros en 2016.

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