Alexandre Dreyfus (Chilipoker.com) : « Entre 30 et 40 acteurs du jeu en ligne vont arriver sur le marché français »

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Le fondateur du site de poker en ligne Chilipoker.com se félicite de l’ouverture du marché des jeux en ligne en France. Avec néanmoins quelques bémols.

Un grand pas est accompli concernant l’ouverture à la concurrence des paris sportifs, des paris hippiques et du poker sur Internet.

Le Parlement français vient d’adopter le projet de loi ad hoc : 299 voix contre 223 à l’Assemblée nationale en deuxième lecture (texte identique à celui adopté par le Sénat le 24 février dernier).

C’est une belle opportunité pour Chilipoker.com, un site de poker en ligne qu’Alexandre Dreyfus (fondateur du city-guide WebCity dans les années 90) a ouvert en 2007 depuis Malte. Sa société compte désormais une quarantaine de collaborateurs et des joueurs dans plus de 35 pays.

Alexandre Dreyfus veut aussi fédérer l’ensemble des opérateurs de jeux en ligne intéressés par le marché français par le biais de l’association AFOJEL. Mais l’initiative de monter un club n’en est qu’à ses prémices…  (Interview réalisée le 6 avril 2010)

ITespresso.fr : Comment accueillez-vous la libéralisation des jeux en ligne en France ? De bonnes conditions sont-elles réunies ?
Alexandre Dreyfus : Ce n’est pas une ouverture mais une régulation du marché qui est déjà ouvert à des opérateurs et accessibles à des clients. Nous sommes ravis car j’espère que ce cadre de loi permettra de développer nos activités en France et de faire de la publicité. C’est un nouveau territoire et un nouveau marché. Certes, la loi n’est pas parfaite mais elle mérite d’exister. Cela nous permet d’envisager des investissements sur la France.

ITespresso.fr : En fonction des segments de jeux, qui va vraiment bénéficier de l’ouverture ?
Alexandre Dreyfus : Seuls les jeux de casinos sont vraiment exclus de cette loi. Les casinotiers physiques ou tout autre opérateur ne pourront pas proposer de jeux de casinos sur Internet à destination des internautes français. La principale raison avancée est que les jeux de casinos sont considérés comme trop addictifs et il vaut mieux ne pas en donner l’accès à partir du domicile via Internet. Des groupes comme Partouche ou Barrière ne pourront pas proposer ce type de jeux de hasard mais ils pourront s’étendre leurs activités aux paris sportifs ou hippiques par exemple. Pour les paris sportifs ou hippiques, l’ouverture est plus nette. C’est un signal pour des acteurs comme le pionnier ZeTurf. Ma société compte également s’ouvrir aux paris hippiques, tout comme d’autres opérateurs européens (BetClic, Unibet ou BeWin…).

ITespresso.fr : Les conditions pour obtenir une licence légale de la part de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) sont-elles accessibles à tous les opérateurs souhaitant investir le marché des jeux en ligne en France ?
Alexandre Dreyfus : Il n’y a pas vraiment de barrière financière à l’entrée. Il suffit de montrer un dossier et de montrer patte blanche. Pour le marché français, Chilipoker s’est associé au groupe Iliad-Free. Nous irons ensemble demander une licence légale auprès de l’ARJEL. Il est probable que quelques dizaines d’acteurs demandent et obtiennent une licence de jeux auprès de l’ARJEL dans les prochains mois. Après, il n’y aura que de la place pour les meilleurs. Tous jeux confondus, on peut s’attendre entre 30 et 40 acteurs qui vont débarquer sur le marché français.
(lire la fin de l’interview page 2)

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