Altavista lance un forfait d’accès annuel

Cloud

Le célèbre portail/moteur de recherche Altavista va lancer en Grande Bretagne un nouveau type de forfait Internet. Payé annuellement, ce forfait comprendra l’accès et les communications. Bien que limitée en nombre d’abonnés, l’offre risque tout de même de provoquer un mini séisme dans le monde des FAI.

Le portail Altavista enrichit ses activités en Europe et va bientôt devenir fournisseur d’accès à Internet au Royaume Uni. Pour donner du poids à sa démarche, il compte proposer un nouveau type de forfait illimité dont l’abonnement serait facturé à l’année. Le coût en serait de 35 à 50 livres (environ 380 à 540 francs TTC) la première année avec un renouvellement de l’ordre de 10 à 20 livres (110 à 220 francs TTC). Dans ce prix les communications téléphoniques seraient incluses, les utilisateurs se connectant via un numéro vert, c’est-à-dire gratuit. Prévue pour être lancée d’ici trois mois, l’offre d’Altavista sera dans un premier temps limitée en nombre d’abonnés. Tout d’abord à 100 000 abonnés le premier mois, elle devrait concerner 500 000 internautes après six mois d’existence. En effet, le futur FAI veut proposer un service irréprochable, et souhaite donc gérer sa croissance progressivement.

Doit-on y voir une relation de cause à effet, mais cette annonce fait suite à un discours de Tony Blair, premier ministre de sa gracieuse Majesté, appelant à une plus grande démocratisation de l’Internet en Angleterre, en particulier par une baisse du coût des communications téléphoniques. D’autre part, Altavista Europe a récemment reçu une injection de cash flow de CMGI, sa maison mère. Altavista est parfaitement conscient que cette activité risque de lui coûter beaucoup plus qu’elle ne va lui rapporter dans un premier temps. Mais en augmentant le trafic sur le réseau britannique, elle compte se rattraper en recettes publicitaires et par le biais du e-commerce. Une démarche identique à celle des fournisseurs d’accès sans abonnement.

Les réactions n’ont pas tardé en Grande Bretagne. Excite, autre moteur de recherche et déjà FAI, a indiqué qu’il comptait faire de même d’ici la fin de l’année. AOL U.K. réfléchit à la proposition et préfère adopter pour l’instant l’attitude du wait and see, chère aux anglais. En revanche, le câblo-opérateur NTL a annoncé que l’accès à Internet par son réseau câblé ne sera plus facturé à la minute, comme c’était le cas auparavant. Désormais pour 9,25 livres par mois (environ 100 francs) les abonnées de NTL bénéficieront de 12 chaînes de télévision et d’un accès illimité à Internet. Cette offre est aussi valable pour les consommateurs non câblés par NTL, mais elle leur coûtera 10 livres de plus pour acheter un adaptateur plus 10 autres livres par mois, au minimum, pour s’acquitter de leurs communications vocales. Mais le principal visé par l’offre d’Altavista est le leader du marché britannique de l’accès à Internet, Freeserve. En effet cette société, forte de 1,6 million d’abonnés à la fin 1999, a basé toute son business plan sur la gratuité de l’abonnement tout en se rémunérant sur les communications locales. A l’image de ce que font en France, Liberty Surf, Free ou World Online.

En France justement, est-on près de voir de telles offres arriver ? Pour le moment, la mainmise de France Télécom sur les communications locales risque, pour le moins, de ralentir l’éclosion d’un tel service en France. Joint au téléphone, les représentants de Wanadoo nous ont indiqué que la filiale de France Télécom ne possédait aucun projet de ce type dans ses cartons. Même son de cloche chez AOL France ou chez VNU (fournisseur d’accès gratuit et éditeur du site d’information VNUnet.fr, ndlr). Le Royaume Uni avait déjà été en précurseur en matière de FAI gratuit. Ce n’est peut-être qu’une question de mois, le temps que la dérégulation des télécoms, largement amorcée dans notre pays, passe encore quelques étapes.