Apple et Motorola en désaccord sur le sans-fil

Mobilité

Le match pour l’adoption d’une méthode d’utilisation de la bande des 2,4 GHz se poursuit. Après l’abandon d’Intel en mars, le soutien de Motorola à la technologie HomeRF vient appuyer les partisans du saut de fréquence. Mais la communication sur le bénéfice utilisateur va-t-elle pour autant s’éclaircir ?

Quelle différence entre HomeRF et Wi-Fi, encore connue sous son nom technique de IEEE 802.11b et adoptée par Apple sous le sobriquet Airport (voir interview du 6 juin 2001) ? Motorola soutient la première, celle qu’Apple n’a pas retenue ! Surprenant : les deux compères des processeurs G4 ne se retrouvent pas sur le terrain des ondes radio. Les deux technologies sont capables de réaliser des connexions sans fil, d’atteindre désormais les 10 Mbits/s (11 théoriques pour Airport), et fonctionnent sur la même bande de fréquences, les 2,4 GHz. Un détail les sépare pourtant : HomeRF fait du saut de fréquence quand Wi-Fi fonctionne en séquence directe. Techniquement, la différence tient au fait que la première technologie est hautement sécurisée et sans interférences quand la deuxième soutient des débits théoriques supérieurs. Sur le marché, les deux technologies se distinguent aussi par le fait que l’une est jugée comme une technologie propriétaire alors que l’autre a été adoptée comme standard

Wi-Fi mène la danse

Reste qu’un match au sommet se déroule en ce moment même pour imposer l’une plutôt que l’autre. Et il ressemble comme deux gouttes d’eau à celui qui a vu la victoire du VHS sur le Betamax, ainsi que le remarque habilement Sam Ames de News.com. Dans les années 80, Betamax surpassait largement VHS. Mais ce dernier format vidéo est pourtant celui qui s’est imposé à la maison dans les magnétoscopes. Dans le match actuel, qui réunit les plus grands constructeurs, l’adoption d’une technique plutôt qu’une autre doit permettre d’unifier le marché et d’assurer que l’interconnexion des différents produits se fasse correctement. A ce petit jeu-là, le marketing joue un rôle prédominant. Et il va plutôt en faveur du groupe de soutien à la norme IEEE 802.11b. Pour le moment, Wi-Fi semble mener la danse, bien que sa technologie soit sujette à multiples cautions. HomeRF, de son côté, ne dispose pas encore d’assez de produits à haut débit disponibles sur le marché. En France, ceux-ci n’apparaîtront qu’en juillet, laissant en attendant le champ libre à la concurrence.

Dans ce contexte, le renouvellement du soutien de Motorola à cette technologie peut s’avérer décisif, surtout après la désaffection d’Intel en mars dernier. Mais l’effort des tenants du HomeRF risque de devoir s’accentuer dans les tout prochains mois, quand les partisans de Wi-Fi disposeront des composants et des outils pour débuter la commercialisation de produits à débits doublés (22 Mbits/s). Il est assez paradoxal de s’apercevoir que le combat se fait sur le terrain de l’accès sans fil à la maison, qui reste un marché plutôt confidentiel, bien qu’il commence à prendre de l’importance aux Etats-Unis, alors que les revenus de cette industrie sont tirés par les solutions professionnelles. Mais Motorola a fait son choix et la firme va faire construire des modems sans fil à haut débit et des équipements sans fil. Motorola propose déjà en France des modems CyberSURFR, mis à disposition par le fournisseur d’accès Noos, qui en a testé une version sans fil lors de l’Apple Expo en septembre 2000 (voir édition du 14 septembre 2000).

Pour en savoir plus :Le site de Motorola (en anglais)