ARCEP – Emplois télécoms en berne : « C’est pratique de mettre cela sur le seul dos de Free Mobile »

Régulations

Lors d’une audition parlementaire, le président de l’ARCEP était attendu sur le bilan de l’arrivée de Free Mobile. La question de l’emploi dans les télécoms étant la plus sensible.

Un certain dynamisme de marché avec  Free Mobile

Mais Jean-Ludovic Silicani n’en démord pas : « Il y a des baisses structurelles et tendancielles dans le secteur des télécoms, c’est assez facile de mettre cela sur le dos du nouvel entrant. »

C’est sur le segment des offres à bas coûts (soit 20 à 25% du marché mobile en France) que l’onde de choc Free Mobile a été ressenti au cours du premier trimestre « test » de 2012 (2,6 millions d’abonnés captés en deux mois).

D’ailleurs, les opérateurs ont (ré)agi de manière différenciée.

En termes de dynamisme de marché, l’objectif est rempli, considère l’ARCEP, sur la foi de l’Observatoire des marchés des communications électroniques en France.

Avec Free Mobile, l’Autorité de régulation a constaté une forte augmentation du nombre d’abonnés mobiles en volume sur le premier trimestre 2012 : + un million.

« Cela ne s’était jamais produit depuis la création des statistiques ARCEP ».

Le volume de consommation data a augmenté de 50% (le volume SMS s’est aussi élevé « de manière considérable »).

La baisse des prix sur le marché est bel et bien intervenue via Free Mobile mais aussi les autres opérateurs qui se sont alignés.

« Le marché en valeur ne s’est pas effondré sur le premier trimestre 2012 : – 2,8%. C’est à dire moins qu’ aux différents trimestres de l’année 2011 ».

Reste à savoir si la baisse des marges ne va pas se répercuter sur les investissements que les opérateurs vont consentir aux nouveaux réseaux (fibre, 4G)…

« Macro-économiquement, il n’y a pas de raisons », assure Jean-Ludovic Silicani.

Mais ce n’est qu’un premier bilan. L’arrivée de Free Mobile va continuer à faire couler de l’encre.

Bruno Lasserre :  « La concurrence n’est pas un veau d’or »
En parallèle, Bruno Lasserre, Président de l’Autorité de la concurrence, semble venir à la rescousse de l’ARCEP.  « Sur le long terme, la concurrence dans les télécoms a favorisé l’innovation [mais] ce n’est pas un veau d’or, devant lequel il faut faire des génuflexions », déclare-t-il dans une interview accordée à La Tribune dans le prolongement de la publication du rapport d’activité de l’autorité indépendante. « C’est un levier, qui à l’avantage de ne rien coûter par rapport à d’autres leviers comme la fiscalité, mais ce n’est pas l’alpha et l’omega de l’économie. »

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