ATI sort une Radeon pour portables

Mobilité

Un an après avoir gaffé à MacWorld, ATI sort l’artillerie lourde : une carte graphique destinée aux Mac portables. Plus puissante, plus rapide, plus performante, plus économe, en un mot, la meilleure. Le canadien s’est réveillé face aux assauts répétés de nVidia. Mais cela suffira-t-il pour rester dans le douillet intérieur d’un PowerBook ou d’un iBook ?

Le canadien ATI, leader mondial des cartes graphiques, a-t-il retrouvé la voie du succès ? Après sa lourde bévue à MacWorld 2000 (voir édition du 24 juillet 2000) où il avait révélé trop tôt quelques points encore secrets de la présentation de Steve Jobs, le fondeur de puces graphiques est entré dans une longue et laborieuse pénitence dont il cherche à sortir depuis. Sa tâche n’est pas mince, puisque la concurrence est là, et bien là : dans les PowerMac où nVidia est désormais implanté (voir édition du 20 février 2001), du haut de gamme à la plus faible des configurations. Alors que son concurrent tente le passage en force (voir édition du 21 décembre 2000) en proposant désormais à Apple une GeForce à emporter (la GeForce2 Go), ATI se devait de réagir et sort un foudre de guerre, la Radeon Mobility 7500, nouvelle mouture pour Mac mobile (voir édition du 7 février 2001). Les différences de fond sont multiples et tout d’abord son architecture entièrement pensée pour les machines de baroudeurs : la Radeon Mobility 7500 s’appuie sur PowerPlay, une technologie qui permet un ajustement en fréquence et en tension de la puce en fonction de l’utilisation. Cette fonctionnalité permet d’allonger les réserves de la batterie jusqu’à 25 %, selon son concepteur, interrogé par MacCentral. La carte peut même être en mesure de modifier le taux de rafraîchissement de l’écran ! Cette fonction est loin d’être négligeable pour les utilisateurs de portables, aussi bien Mac que PC, qui apprennent rapidement à leurs dépens que le fonctionnement sur batterie nécessite de rationaliser le travail. Les cinq heures annoncées par les constructeurs se réduisent comme peau de chagrin quand on n’y prend pas garde.

Côté performances, la Radeon Mobility 7500 rassemble plusieurs des technologies les plus pointues dont ATI dispose : son moteur géométrique 3D Charisma Engine, son système de rendu et de traitement des effets spéciaux et de textures Pixel Tapestry… Pas d’anti-aliasing SmoothVision, de traitement géométrique TruForm ou de support de la technologie de traitement des pixels SmartShader, mais tous les ingrédients pour d’excellents rendus graphiques en 2D et surtout en 3D sont présents. De quoi ravir les amateurs de jeux et par la même occasion les professionnels utilisant intensément les calculs géométriques. Mais les capacités de cette Radeon ne s’arrêtent pas à cela, puisqu’elle embarque aussi un module dit « Video Immersion » qui supporte la lecture de DVD et permet la connexion de périphériques. Sans parler de la compensation de mouvement ou encore de l’adaptation de l’entrelacement. Deux formats de définition sont disponibles : 1 280×720 et 1 920X1 080. Enfin, la Radeon embarque un adaptateur pour l’interface DVI présente sur certains Mac et qui permet de disposer d’un signal numérique de bout en bout. Cette interface introduite par la Pomme à MacWorld 2000 commence a être suivie par quelques constructeurs de moniteurs, bien qu’elle ait été quelque peu méprisée à ses débuts.

Une Radeon dans le G4 Titanium ?

ATI, qui détient la totalité du marché des cartes graphiques sur Mac portables, convaincra-t-il les dirigeants d’Apple de ne pas céder aux sirènes de ses concurrents ? Le site américain Macosrumors semble le croire en raison de la haute consommation d’énergie et de la fournaise que génère la puce GeForce2Go de nVidia, qui joue les challengers. Du coup, ajoutée à la récente chute des prix, la présentation de cette Radeon donnerait des raisons de croire qu’une mise à jour du Titanium serait dans l’air ! Les deux événements ont en tout cas soulevé une fois encore le doute sur l’absence de nouveaux produits fin septembre à l’Apple Expo, alors que le trimestre fiscal de la firme s’achèvera. Le cycle économique d’Apple (voir édition du 20 juin 2000) qui réclame presque une nouveauté par trimestre sera-t-il pour la première fois perturbé ?