Avec AIR, Adobe entre dans une nouvelle ère

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La technologie AIR développée par Adobe permet de travailler avec des applications en ligne type Web 2.0 de manière connecté.

Après une gestation de deux ans, Adobe a dévoilé lundi 25 février la version finale de la technologie AIR (anciennement Apollo), pour Adobe Integrated Runtime. Ce nouvel environnement permet de lancer des applications web riche (RIA) directement sur le bureau de l’ordinateur, sans être connecté en permanence à Internet : « une nouvelle étape en matière d’innovation« , a déclaré Adobe.

Une technologie utile lorsqu’on souhaite remplir un formulaire sur le Web, ou accéder à des applications en ligne. Plus besoin de rester connecté pour accéder à ces pages une fois téléchargées. La synchronisation s’effectue automatiquement lorsque la connexion est rétablie. EBay, l’une des entreprises qui a adopté la technologie AIR, permet par exemple aux utilisateurs souhaitant vendre un objet de compléter la page descriptive du produit sans être obligatoirement connectés. AIR enverra les informations à eBay dès que l’ordinateur est à nouveau connecté à Internet.

Un mode opératoire particulièrement pratique en situation de mobilité où l’on ne dispose pas toujours de liaison permanente avec le réseau. Pour synchroniser les données avant et après les déconnexions, AIR s’appuie sur la base de données open source SQLite et sur ses technologies Flash et Flex tout en combinant le HTML et l’Ajax.

Google, Microsoft, Mozilla sur les traces d’Adobe

Google et Microsoft talonnent Adobe sur ce nouveau terrain qui fait le lien entre les applications desktop et celles en ligne. Avec Gears, Google dispose par exemple d’une panoplie d’applications en ligne, sans qu’il soit nécessaire d’installer quoi que ce soit, et surtout accessibles depuis n’importe quel ordinateur. A condition de disposer d’une connexion Internet pour charger les applications et effectuer les synchronisations ultérieures.

Microsoft, de son côté, a lancé Silverlight en privilégiant l’exploitation vidéo, le moteur d’exécution pour la programmation et l’appel à la collaboration entre développeurs et designers. La Fondation Mozilla n’est pas en reste et concocte le projet Prism qui permet de lancer des services web comme des applications locales à partir d’une version épurée de Firefox.

Ubiquité online offline

Beaucoup d’entreprises utilisent déjà cette plateforme pour leurs applications Internet riches telles que The New York Times Company, la Deutsche Bank ou encore The Nasdaq Stock Market. « Adobe a pour vocation d’optimiser les interactions sur le Web en proposant les technologies sur lesquelles repose la production d’applications et de sites web résolument plus interactifs et expressifs. La plate-forme technologique RIA d’Adobe répond à un besoin fondamental rencontré par les entreprises aujourd’hui« , souligne Al Hilwa, directeur des programmes au cabinet d’études IDC.

Il ne faut toutefois pas voir AIR comme une révolution, tempère le Wall Street Journal, qui préfère parler d’une étape : « La technologie d’Adobe exige que des développeurs créent des versions offline des applications en ligne. Il n’est pas encore possible de prendre n’importe quel site et de s’attendre à ce qu’il marche sans que son ordinateur soit connecté.«