BitWhisper : quand la chaleur suffit à pirater un PC

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La chaleur émanant d’un ordinateur peut suffire à le pirater, d’après des chercheurs d’une université israélienne.

La chaleur produite par des composants électroniques peut suffire à pirater un ordinateur. C’est ce qu’affirment des chercheurs de l’Université Ben Gourion du Néguev, implantée à Beer-Sheva, dans le sud d’Israël.

Supervisées par le dénommé Mordechai Guri, ces recherches s’inscrivent dans des travaux plus généraux sur la sécurité des ordinateurs isolés. En d’autres termes, ceux qui ne sont reliés ni à Internet, ni à un réseau local non sécurisé.

On retrouve souvent ce type de configuration sur des équipements dédiés aux transactions financières, à des applications critiques ou à des programmes militaires. Mais les PC en question, s’ils sont isolés d’un point de vue logique, le sont rarement d’un point de vue physique : ils se trouvent généralement dans le voisinage d’un autre PC connecté quant à lui au Net.

Cette proximité est l’une des deux conditions à la réussite de l’attaque baptisée « BitWhisper » (l’autre étant d’avoir pu déployer au préalable un malware, par exemple via un port USB). Si les deux machines sont situées à moins de 40 centimètres l’une de l’autre, il est possible d’exploiter leurs émissions de chaleur et leurs capteurs thermiques.

En augmentant ou en baissant la température, on peut effectivement transmettre des informations binaires… et de façon bidirectionnelle. Ce qui signifie que les scientifiques ont non seulement pu dérober des petits bouts de données, mais aussi exécuter des commandes à distance.

D’après Mordechai Guri, 8 signaux par heure seraient suffisants pour obtenir des éléments sensibles comme des mots de passe et des clés de chiffrement. Le tout sans matériel, ni logiciel supplémentaire, comme le souligne Silicon.fr.

Dans leur démonstration (visible ci-dessous), les chercheurs prennent le contrôle d’un jouet qui ressemble… à un lanceur de missiles. De la fiction à la réalité, il n’y a qu’un pas.

Crédit photo : Ivan Smuk – Shutterstock.com

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